Le Journal de Quebec

30 000 soldats anti-éi dans le Nord de la Syrie

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BEYROUTH | (AFP) La coalition internatio­nale antidjihad­iste a indiqué hier qu’elle oeuvrait à la création d’une force frontalièr­e composée de 30000 hommes dans le nord de la Syrie, suscitant une condamnati­on de la Turquie.

Avec la baisse de l’offensive contre le groupe djihadiste État islamique (ÉI), la coalition emmenée par Washington et ses alliées des Forces démocratiq­ues syriennes (FDS) commence à s’intéresser à la sécurité de la frontière, a déclaré le porte-parole de la coalition, le colonel Ryan Dillon.

« Le but est de former une force d’environ 30 000 » hommes, dont près de la moitié seront des membres des FDS, une alliance de combattant­s kurdes et arabes ayant été à la pointe de la lutte contre L’ÉI, a-t-il ajouté. « Il y a environ 230 individus qui sont en train d’être entraînés », a-t-il précisé.

COLÈRE D’ANKARA

Avec l’appui aérien et le soutien logistique de la coalition, les FDS ont réussi à chasser les djihadiste­s de nombreux secteurs dans le nord de la Syrie. Ses membres contrôlent des territoire­s frontalier­s de la Turquie au nord, de l’irak à l’est. À l’ouest, ils ont des positions voisines de celles du régime syrien.

Ankara n’a pas tardé à réagir hier, assu- rant que cette nouvelle force « légitimera­it une organisati­on terroriste », en référence aux Unités de protection du peuple kurde (YPG) qui dominent les FDS.

Les mesures prises « pour légitimer une organisati­on terroriste et la rendre pérenne dans la région sont inquiétant­es », a affirmé le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin, cité par des médias turcs.

Un responsabl­e média des FDS, Mustefa Bali, a confirmé la création de la force de sécurité frontalièr­e, ajoutant que les entraîneme­nts avaient déjà commencé.

NOUVELLE PHASE

« Nous sommes en transition vers une nouvelle phase de coordinati­on entre nous et la coalition internatio­nale », a-t-il précisé à L’AFP.

« Les vastes zones et villes ayant été libérées ont besoin de quelqu’un pour les protéger », a-t-il ajouté.

Il a indiqué que les unités seraient déployées le long de la frontière avec la Turquie et à la lisière du territoire tenu par les forces du régime, sans donner plus de détails.

MENACES

La Turquie, qui a souvent visé des positions des YPG dans le nord de la Syrie, a menacé hier d’attaquer la région d’afrine contrôlée par les milices kurdes « dans les jours à venir ».

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