Le Journal de Quebec

Des plus en plus de bandits à cravates en prison

L’AMF se réjouit qu’il y en ait davantage en taule

- FRANCIS HALIN

Cinq bandits à cravates sont responsabl­es à eux seuls de plus de la moitié des 38,8 millions $ d’amendes impayées à l’autorité des marchés financiers (AMF) ces trois dernières années, a appris Le Journal.

« Plusieurs font faillite et ne payent donc pas l’amende. Ça aussi, le fait de faire faillite, ça a une conséquenc­e et un effet dissuasif », insiste Jean-françois Fortin, directeur général du contrôle des marchés à L’AMF, pour expliquer la difficulté à récupérer cette somme.

Les amendes non payées de Jean-françois Amyot (11 millions $), Lino Pasquale Matteo (5 millions $), Alain André Dersarzens (1,5 million $), François Simard (1,3 million $) et Michel Demontigny (1,1 million $) atteignent 20 millions $, soit plus de 50 % des 38,8 millions $ que L’AMF aimerait bien avoir.

« INSISTER SUR LA PEINE »

L’an dernier, L’AMF a imposé plus de 26 années de prison à ce type de fraudeurs, souligne M. Fortin, l’un des hauts dirigeants de l’organisme. « Dans les cas les plus graves, dans certains cas, on va même demander moins de pénalités en argent pour insister sur la peine d’emprisonne­ment », ajoute-t-il.

L’AMF réagissait à une enquête du Globe and Mail dévoilant qu’il y avait plus de 1,1 milliard $ d’amendes non payées à l’échelle du pays.

SITUATION CONNUE

Pour le porte-parole de l’autorité, Sylvain Théberge, ce « bas taux de perception » est une situation bien connue. L’AMF se heurte souvent à des placements illégaux où il ne reste plus d’argent. Les individus sont aussi parfois insolvable­s ou n’ont plus d’actifs à leur nom.

L’organisme rappelle que les amendes sont parfois converties en travaux compensato­ires. « En 2015-2016, par exemple, l’équivalent de près de 3 millions de dollars d’amendes dues à l’autorité ont été commutés en 11035 heures de travaux compensato­ires », précise M. Théberge.

Il ajoute aussi que la situation est meilleure en ce qui concerne les pénalités administra­tives imposées par le Tribunal administra­tif des marchés financiers pour des manquement­s aux lois qu’applique l’autorité. Plus de 90 % des amendes sont perçues à cet endroit.

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PHOTO D’ARCHIVES Lino Matteo a écopé d’une peine de prison de 5 ans et un jour en 2017. On le voit ici lors de son procès pour fraude, en juin 2013, à Montréal.

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