Une suite, une réussite !
Plus abouti que son prédécesseur, Paddington 2 assume avec brio son côté britannique héritier des Monty Python et trouve le moyen de rendre hommage à Charlie Chaplin.
Coloré à la mode « bonbon acidulé », décalé, humoristique et émouvant, ce n’est pas un hasard si ce Paddington 2 est en nomination pour trois prix BAFTA, l’équivalent britannique des Oscars, dont celui du meilleur film. Les nouvelles aventures de l’ourson recueilli par une famille londonienne font la part belle aux bons sentiments, de ceux qui émeuvent et qui laissent une impression durable chez les enfants et les adultes.
En effet, Paddington (voix de Ben Whishaw en version originale) s’est parfaitement adapté à la vie de famille chez les Brown. Il porte d’ailleurs un regard attendri sur Henry (Hugh Bonneville), Mary (Sally Hawkins) et leurs enfants Judy (Madeleine Harris) et Jonathan (Samuel Joslin), ses explications servant d’entrée en matière au long métrage de 103 minutes. On l’observe également interagir avec différents habitants du quartier lors de sa promenade matinale en route vers le magasin d’antiquités de Samuel Gruber (Jim Broadbent).
Dans l’échoppe, Paddington trouve un livre en relief — la scène est l’une des meilleures du film —, idéal comme cadeau d’anniversaire pour sa tante Lucy (voix d’imelda Staunton en version originale). Le seul hic, c’est que Phoenix Buchanan (Hugh Grant impeccable), une ancienne star vieillissante réduite à faire des publicités pour de la nourriture pour chiens, sait que l’ouvrage est une carte au trésor et il s’en empare, faisant accuser Paddington du vol.
MAGIE ET FANTAISIE
C’est lorsque quelqu’un est absent qu’on mesure son importance. Utilisant là un ressort narratif familier (on pense immédiatement à La vie est belle, classique de Noël de Frank Capra), le réalisateur et coscénariste Paul King ainsi que son compère d’écriture Simon Farnaby mettent l’ourson en prison, au milieu d’une bien belle brochette de criminels dont Nuckles Mcginty (Brendan Gleeson). Les scènes, qui ne dépareraient pas dans L’hôtel Grand Budapest de Wes Anderson, sont empreintes, là encore, de fantaisie, de rêve et de magie.
On déguste chaque scène de ce Paddington 2, souriant au passage aux moments délirants à la Monty Python ou à ceux, plus poétiques, à la Charlie Chaplin. La projection passe en un clin d’oeil et c’est rempli d’espoir et de chaleur qu’on quitte la salle. À voir par les petits et les grands !