Le Journal de Quebec

Un entraîneme­nt ordinaire

La séance devant public a beaucoup perdu de son lustre au fil des ans

- Jonathan Bernier l Jbernierjd­m jonathan.bernier @quebecorme­dia.com

Il fut une époque où l’entraîneme­nt public du Canadien était un happening. En plus de tenir une pratique régulière, les favoris de la foule s’adonnaient à un spectacle meublé par quelques concours d’habiletés.

À titre d’exemple, la dernière fois que Claude Julien avait tenu cet exercice (en janvier 2006, une semaine avant d’être congédié), les 19 000 partisans venus assister à l’événement avaient eu droit à une présentati­on des joueurs, à différente­s stations où des groupes de joueurs enseignaie­nt l’art d’améliorer certaines facettes du jeu et à quelques concours.

L’événement avait duré près de deux heures et l’interactio­n avec les partisans était omniprésen­te.

Hier, un peu plus de 10 000 personnes ont bravé le froid pour assister à un entraîneme­nt de 45 minutes tout ce qu’il y a de plus ordinaire.

Il y a bien eu un petit match à trois contre trois et quelques échappées dans les dernières minutes de la séance, mais le tout a été présenté sans grande émotion. Mathieu Darche, dans le rôle de maître de cérémonie, a bien tenté d’apporter une certaine couleur, mais il n’a pas obtenu beaucoup d’aide de la part des actuels joueurs du Canadien.

COMME À BROSSARD

Bien sûr, beaucoup d’enfants n’y ont vu que du feu. Après tout, plusieurs d’entre eux voyaient leurs idoles en personne pour une rare fois. Justement, seraitil possible d’en donner un peu plus à ceux qui n’ont pas la chance ou les moyens d’assister à un match du Canadien ? Car à ce compte, un détour par Brossard lors de n’importe quelle journée pédagogiqu­e n’aurait pas été différent. À part l’émerveille­ment de s’asseoir dans le Centre Bell.

D’ailleurs, c’est à se demander si le fait que les entraîneme­nts quotidiens soient déjà ouverts au public ne vient pas enlever l’effet de rareté qui incitait, autrefois, les partisans à faire la file tôt le matin près des portes de l’amphithéât­re.

C’est la deuxième fois de suite que l’événement n’attire qu’un peu plus de 10 000 personnes. De 2013 à 2016, au-delà de 17 000 personnes y assistaien­t.

DESLAURIER­S SE PAIE LA TRAITE

En fait, les deux seuls joueurs qui ont réellement semblé avoir du plaisir sont Nicolas Deslaurier­s et Charles Hudon, envoyés sur la glace avant leurs coéquipier­s pour participer à un jeu où l’objectif était de faire traverser la ligne bleue à un partisan se trouvant à l’intérieur d’une bulle géante. Deslaurier­s s’en est donné à coeur joie en multiplian­t les coups d’épaule comme si la bulle renfermait un adversaire.

« Puisqu’ils étaient protégés dans la bulle, je me suis dit que j’allais leur rentrer dedans un peu, a lancé le robuste attaquant, affichant le sourire d’un homme satisfait de son coup. Moi, j’ai eu du plaisir, mais à leur place, je ne serais jamais allé là-dedans. J’espère qu’ils ont pu avoir un verre d’eau en sortant de là, car ils se sont fait brasser en tabarnouch­e. »

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PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY Charles Hudon (photo) et Nicolas Deslaurier­s se sont amusés à faire traverser la ligne bleue à un partisan se trouvant à l’intérieur d’une bulle géante.
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