Le temps presse pour le CH
Selon Guy Lafleur, l’équipe fait face à un très grand défi
TROIS-RIVIÈRES | Avec la décevante saison du Canadien, le temps presse, estime Guy Lafleur.
Installé au 13e rang de l’association de l’est à égalité avec les Panthers de la Floride à 42 points, le Tricolore accuse un retard de neuf points sur ses derniers tombeurs, les Islanders de New York, qui détiennent le dernier laissez-passer dans la course aux deux équipes repêchées.
Selon les calculs du Journal, le CH doit conserver une fiche gagnante de ,695 au fil des 38 prochains matchs. Et selon le site Sports club stats, les probabilités de le voir participer aux séries éliminatoires sont de 2,5 %.
« L’équipe peut toujours changer la donne, mais ce ne sera pas facile. Le défi est grand, très grand, a prévenu Guy Lafleur, qui s’est fait avare de commentaires sur la tenue des Glorieux depuis le début de la saison. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. On ne sait jamais ce qui peut arriver d’ici la fin de la saison. »
« Une chose est certaine, le Canadien devra se mettre en marche », a ajouté le « démon blond » lors d’une sortie médiatique à Trois-rivières, hier.
L’organisation inaugurait sa 10e patinoire communautaire au Québec. Il n’est donc pas étonnant que l’ancien numéro 10 ait fait acte de présence au parc Cardinal-roy.
Avec ses cinq bagues de la coupe Stanley, Lafleur avait connu les années de gloire à Montréal alors que les campagnes gagnantes s’enfilaient au même rythme que les trophées.
Cependant, en observant la situation cette saison, il s’est dit un tantinet surpris de la tournure des événements. Alors que la grogne s’est vite installée en province dès l’automne, il comprend les amateurs de hockey.
« Il y a eu une époque où ça avait été plus difficile. C’était au début des années 2000 quand l’équipe ne gagnait pas beaucoup et qu’elle éprouvait toutes sortes de difficultés. Les gradins n’étaient pas pleins. »
SÉCHERESSES
Lafleur est aussi revenu sur les sécheresses offensives de Max Pacioretty et de l’attaquant Jonathan Drouin. S’il dit comprendre la pression que ressent le capitaine, il espère qu’il se concentre sur son jeu plutôt que de devoir constamment venir en aide à ses coéquipiers.
« Le hockey, c’est un jeu d’équipe. Il faut gagner en équipe. S’il y en a deux ou trois qui traînent de la patte, tu ne gagnes pas. Tous les joueurs doivent penser de la même façon. »
Il souhaiterait également que Brendan Gallagher soit pris en exemple. « Depuis qu’il est arrivé avec le Canadien, il démontre un leadership extraordinaire. Il veut manger les rampes et démontre qu’il veut gagner. Certains joueurs auraient avantage à le suivre avec la volonté qu’il démontre. »
HISTOIRE DE TUQUES
Durant le temps des Fêtes, Lafleur a évidemment été mis aux faits que des statues de bronze sur la Place du Centenaire, dont la sienne, avaient été recouvertes d’un sac de papier brun dépeint avec un logo tristounet du CH.
La légende du Tricolore n’a pas perçu comme une insulte l’oeuvre du plaisantin. Au contraire, il a trouvé le moyen de faire des blagues. « J’aurais préféré que l’auteur de ce mauvais coup enfile des tuques plutôt que des sacs bruns », a-t-il ricané en faisant référence à la température glaciale.
« Ce n’est pas si grave. Chacun des partisans s’exprime à sa façon. Peut-être que celui-là ne voulait pas que nous voyions les performances de l’équipe », a-t-il argumenté en plaisantant.
« Je ne l’ai pas pris dans le mauvais sens. Mais je persiste, ç’aurait été mieux une tuque ! »