Ungrandpas vers l’avant
Le Cadillac SRX est mort. C’est maintenant le XT5 qui défend les couleurs de Cadillac dans le créneau des VUS compacts de luxe. Sauf que la recette a très peu changé.
On aurait pu croire que Cadillac aurait donné tout ce qu’elle a dans le ventre pour la remise à neuf de ce modèle. Après tout, les VUS de ce gabarit se vendent comme des petits pains chauds. Parlez-en aux vendeurs de chez Audi. C’est en grande partie grâce au Q5 qu’ils mettent du pain sur leur table.
Chez Cadillac, toutefois, on a été étonnamment conservateur dans le développement du XT5. Certes, on a quelque peu changé son design pour le différencier du SRX. On a aussi adopté une transmission automatique à huit rapports, question d’améliorer la consommation d’essence.
Malgré tout, le Cadillac XT5 n’a rien pour se démarquer réellement, surtout dans un marché où les gros joueurs allemands proposent des véhicules au comportement routier dynamique et au style nettement plus audacieux.
UN V6 QUI DÉTONNE
Contrairement à la majorité de ses concurrents, le Cadillac XT5 fait fi de la mode des petits moteurs turbo et continue de faire appel à son éternel V6 de 3,6 litres. Le même qui animait d’ailleurs le SRX.
Mis à part pour une poignée de puristes allergiques aux turbos, l’utilisation d’un V6 sous le capot du XT5 n’a rien de bien réjouissant. On va chercher une bonne puissance brute de 310 chevaux, c’est vrai, mais on accuse aussi par le fait même une consommation de carburant ridiculement élevée.
Avec le rouage intégral, offert en option, les cotes de consommation sont annoncées à 12,1 L/100 km en ville et à 8,6 L/100 km sur route.
Sur l’autoroute, ça va. Le V6 tourne sans effort et ne consomme pas davantage que le ferait un moteur à quatre cylindres, ou à peine. Si vous avez beaucoup de déplacements urbains à effectuer, toutefois, ça se gâte. Durant ma semaine d’essai, la majorité de mes trajets se faisaient justement en ville, et mon portefeuille y a goûté. Au moment de rapporter le véhicule chez le concessionnaire, l’ordinateur de bord du véhicule affichait une consommation de 16,8 L/100 km. Les températures glaciales du début du mois de janvier n’ont pas aidé, mais ça demeure beaucoup trop élevé, peu importe la météo.
Si Cadillac tient à garder un V6 dans l’équation, aucun problème avec ça. Mais pourquoi ne pas aussi offrir un modèle plus économique avec un moteur à quatre cylindres turbocompressé ? Ce ne serait pourtant pas un gros défi. Les berlines ATS, CTS et CT6 font déjà appel à un moteur turbo de 2,0 litres qui ferait très bien l’affaire avec le XT5. Cadillac a déjà tous les ingrédients dans sa cour. Ne reste qu’à appliquer la recette.
SUR LA ROUTE
Cadillac a fait des pas de géant dans la qualité de finition de ses produits au cours de la dernière décennie, et le XT5 en est un excellent exemple. La qualité des matériaux inspire le luxe, et on ne s’attend à rien de moins d’un produit Cadillac.
La seule ombre au tableau vient des commandes tactiles, qui sont utilisées pour régler des fonctionnalités aussi bêtes que le volume de la radio ou certains contrôles de la climatisation. Pour le reste, difficile de se plaindre à bord du XT5.
Faut dire que la version mise à l’essai, la Platinum, était équipée au bouchon. Malgré un prix de base annoncé à 44 125 $, notre XT5 valait plutôt la modique somme de 73 805 $. Ça commence à faire cher, pour un VUS compact.
Confortable, le XT5 impressionne par une suspension très souple et une insonorisation qui frise la perfection. Pour ce qui est du confort, c’est réussi. Si,
toutefois, vous êtes à la recherche d’un véhicule au comportement dynamique, passez votre tour. Allez faire un tour chez BMW ou chez Audi, vous y trouverez davantage votre compte.
Dans la neige, le rouage intégral de Cadillac se faufile n’importe où sans tracas. On a toutefois eu toute une surprise en réalisant qu’au lieu de proposer un système à quatre roues motrices intelligent qui s’active automatiquement quand c’est nécessaire, Cadillac opte plutôt pour un système qui doit être mis en marche par le conducteur.
Vous devez donc vous-même passer en mode « AWD » pour activer les quatre roues motrices, et surtout penser à le désactiver quand vous n’en avez pas besoin, question de donner une chance à la consommation d’essence. Ça pourrait plaire à certains, mais pour un véhicule de cette stature, on devrait proposer un rouage intégral intelligent. C’est le genre de commodité dont même un Honda CR-V est équipé.
BREF
Le Cadillac XT5 représente un beau pas en avant pour la prestigieuse marque américaine. Sauf que dans un marché aussi contingenté, on aurait aimé voir Cadillac innover davantage. Mettre le paquet pour séduire les nombreux consommateurs intéressés par ce genre de véhicule.
Parions que le constructeur n’a pas dit son dernier mot.