Le conducteur avait déjà vécu un choc
Mareck Dupuis avait vu quelqu’un se jeter sous son camion quatre mois avant l’accident du 16 janvier
Le conducteur du poids lourd impliqué dans un accident mortel à Saint-georges de Beauce, il y a deux semaines, se remettait tout juste d’un autre traumatisme, causé par le suicide d’une personne qui s’était jetée sous son camion en septembre dernier.
D’ailleurs, quelques minutes à peine avant le triste accident du 16 janvier, un psychologue qui accompagne le camionneur dans son retour au travail était avec lui dans le véhicule.
Mareck Dupuis, 20 ans, avait vécu difficilement ce premier incident dans lequel il avait rapidement été établi qu’il n’avait aucune responsabilité. Le 13 septembre dernier, un individu s’était jeté sous les roues de son camion sur le boulevard Jean-lesage, à proximité du palais de justice de Québec.
RETOUR PROGRESSIF
Le père du camionneur a confié au Journal que son fils avait tout juste repris le volant de son camion dans les jours précédant la terrible collision du 16 janvier qui a coûté la vie à Anne-sophie Veilleux, une jeune femme de 18 ans. Inscrit dans un programme comprenant un suivi psychologique pour revenir graduellement sur la route, le jeune homme revenait d’une sortie accompagnée le matin de l’accident.
« Il avait fait deux voyages seul le jeudi et la suite du programme, c’était une sortie avec le psychologue pour vaincre son traumatisme en ville. Ils étaient allés à Sainte-marie et le psychologue avait débarqué cinq minutes avant l’accident », raconte avec émotion Marc Dupuis, toujours ébranlé par le drame.
« IL N’A JAMAIS VOULU ÇA »
Si M. Dupuis accepte de raconter ces détails, c’est parce qu’il trouve difficile le traitement réservé à son fils, qui fait face à quatre chefs d’accusation relativement à l’accident. Mareck Dupuis ne prenait pas de risques au volant de son camion, assure son père, et encore moins dans le contexte actuel.
« Mareck n’a jamais voulu ça. C’est dur de voir ton fils traité comme un criminel, comme s’il avait été en état d’ébriété ou qu’il avait tiré quelqu’un avec un fusil. Plusieurs personnes ne peuvent pas comprendre s’ils n’ont jamais conduit un camion », soupire le père du jeune homme qui est accusé notamment de conduite dangereuse causant la mort.
PENSÉE POUR LA FAMILLE DE LA VICTIME
Dans tout ce drame qui secoue sa famille, Marc Dupuis assure toutefois que ses premières pensées vont à la famille de la jeune victime, Anne-sophie Veilleux.
« Il y a une autre famille encore plus déchirée que nous. Nous, on pourra encore serrer notre garçon dans nos bras même s’il ne sera plus jamais le même. Je ne peux pas m’imaginer ce qu’ils doivent vivre en ce moment », laisse tomber M. Dupuis avant d’éclater en sanglots.
Les funérailles d’anne-sophie Veilleux seront célébrées demain matin.