Une situation moins prononcée dans les hôpitaux
Le problème des tâches connexes est moins prononcé dans les centres hospitaliers, où les infirmières peuvent compter sur d’autres professionnels, souligne la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le principal syndicat des infirmières du Québec.
« Nous n’avons pas de données précises pour les centres hospitaliers, mais on sait que ça existe quand même », souligne Jérôme Rousseau, vice-président, organisation du travail et pratique professionnelle à la FIQ.
Par exemple, pour un patient confus qui nécessite de la surveillance de la part d’un agent de sécurité, l’infirmière devra « remplir un formulaire, l’envoyer à la coordonnatrice des soins, qui va faire une évaluation ». « Ça n’en finit plus, dit Jérôme Rousseau. On est loin des soins au patient dans ces situations-là. »
La situation varie beaucoup selon les établissements. Une infirmière de la RiveSud de Montréal, qui a requis l’anonymat, estime que 50 % de son temps est consacré à des tâches qui ne relèvent pas de son champ d’expertise. « Je n’ai jamais vu un milieu de travail aussi désorganisé », lance-t-elle.
« Les appareils à signes vitaux qui n’enregistrent pas les données, raconte-t-elle, si bien que l’on doit noter les données sur des post-it et ensuite aller les retranscrire dans les dossiers au poste. »
SOLUTIONS
Pour l’ordre des infirmières et infirmiers du Québec, le ministère de la Santé doit mieux évaluer les besoins des patients afin de créer des équipes de soins « optimales ». « Ainsi, on pourra utiliser le plein talent de tout le monde, parce qu’on veut que les infirmières se consacrent à donner des soins infirmiers », dit-elle.
De son côté, pour le représentant de la FIQ, la solution passe par l’ajout d’infirmières. « Lorsqu’un patient a une complication, l’infirmière doit être là, il n’y a personne d’autre qui peut le faire », souligne-t-il.