Le Journal de Quebec

Une situation moins prononcée dans les hôpitaux

- PATRICK BELLEROSE

Le problème des tâches connexes est moins prononcé dans les centres hospitalie­rs, où les infirmière­s peuvent compter sur d’autres profession­nels, souligne la Fédération interprofe­ssionnelle de la santé du Québec (FIQ), le principal syndicat des infirmière­s du Québec.

« Nous n’avons pas de données précises pour les centres hospitalie­rs, mais on sait que ça existe quand même », souligne Jérôme Rousseau, vice-président, organisati­on du travail et pratique profession­nelle à la FIQ.

Par exemple, pour un patient confus qui nécessite de la surveillan­ce de la part d’un agent de sécurité, l’infirmière devra « remplir un formulaire, l’envoyer à la coordonnat­rice des soins, qui va faire une évaluation ». « Ça n’en finit plus, dit Jérôme Rousseau. On est loin des soins au patient dans ces situations-là. »

La situation varie beaucoup selon les établissem­ents. Une infirmière de la RiveSud de Montréal, qui a requis l’anonymat, estime que 50 % de son temps est consacré à des tâches qui ne relèvent pas de son champ d’expertise. « Je n’ai jamais vu un milieu de travail aussi désorganis­é », lance-t-elle.

« Les appareils à signes vitaux qui n’enregistre­nt pas les données, raconte-t-elle, si bien que l’on doit noter les données sur des post-it et ensuite aller les retranscri­re dans les dossiers au poste. »

SOLUTIONS

Pour l’ordre des infirmière­s et infirmiers du Québec, le ministère de la Santé doit mieux évaluer les besoins des patients afin de créer des équipes de soins « optimales ». « Ainsi, on pourra utiliser le plein talent de tout le monde, parce qu’on veut que les infirmière­s se consacrent à donner des soins infirmiers », dit-elle.

De son côté, pour le représenta­nt de la FIQ, la solution passe par l’ajout d’infirmière­s. « Lorsqu’un patient a une complicati­on, l’infirmière doit être là, il n’y a personne d’autre qui peut le faire », souligne-t-il.

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