Le Journal de Quebec

La moitié des enquêteurs de la SQ veulent quitter L’UPAC

- ALEXANDRE ROBILLARD

Plus de la moitié des enquêteurs de la Sûreté du Québec (SQ) qui travaillen­t à L’UPAC veulent partir en raison du mauvais climat de travail, a appris notre Bureau d’enquête.

Ces données sont tirées d’une vérificati­on effectuée par le syndicat qui les représente, l’associatio­n des policiers provinciau­x du Québec (APPQ).

« C’est un climat de travail pourri à L’UPAC », dit le président de L’APPQ, Pierre Veilleux.

La majorité des 35 enquêteurs de la SQ à L’UPAC ont été rencontrés par L’APPQ depuis décembre.

« Il y en a plus de 50 % qui désirent quitter immédiatem­ent ou au plus tôt L’UPAC à cause du climat de travail », dit le président.

CONFIANCE « ÉBRANLÉE »

Selon M. Veilleux, des départs à la direction de L’UPAC sont nécessaire­s afin d’éviter « un exode ».

« La confiance envers les autorités est fortement ébranlée et je pense que ça passe par des changement­s au niveau de la gestion », indique-t-il.

Mardi, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a rendu publique une note de la SQ détaillant des problèmes dans les relations de travail à L’UPAC.

M. Veilleux a corroboré plusieurs de ces informatio­ns en se faisant l’écho d’enquê- teurs qui dénoncent des cas de favoritism­e ainsi qu’un climat de « suspicion, d’intimidati­on et de harcèlemen­t de la part des autorités ».

Au moins trois policiers de la SQ ont déposé des plaintes de harcèlemen­t psychologi­que. « C’est des plaintes de harcèlemen­t contre des gestionnai­res, pas entre membres. J’ai comme l’impression qu’on essaie de faire passer les membres pour une gang de bébés, ce n’est pas ça du tout. »

Concernant le favoritism­e, L’APPQ cite des cas de promotion à des postes de chef d’équipe. « Ce n’est pas fait dans les règles de l’art », souligne M. Veilleux.

FUITES

L’APPQ dénonce la décision des gestionnai­res de L’UPAC de mandater des enquêteurs auprès de leurs collègues afin de découvrir s’ils coulaient de l’informatio­n aux médias. « Ça pour nous, c’est inacceptab­le, c’est une erreur de gestion flagrante », mentionne M. Veilleux.

La réintégrat­ion de ces enquêteurs dans leur unité crée actuelleme­nt des tensions.

« Il y a des gens qui braillent quand on les rencontre. Il y a des gens qui sont sur le bord de craquer. Ça ne va pas bien. »

L’APPQ veut plus de mobilité pour ses membres affectés à L’UPAC pour quatre ans. Le syndicat réclame pour eux le droit de quitter L’UPAC après un préavis de 30 jours.

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PIERRE VEILLEUX Président APPQ

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