Le Journal de Quebec

Liberté refusée pour le « terroriste de Maskinongé »

Said Namouh n’a pas beaucoup changé depuis 10 ans

- NICOLAS SAILLANT

« Le terroriste de Maskinongé », le premier résident québécois à avoir été condamné pour terrorisme en 2010, s’est vu refuser toute remise en liberté par les autorités carcérales hier matin.

Arrêté en septembre 2007, Said Namouh avait été condamné à la prison à perpétuité sans possibilit­é de libération avant 10 ans pour participat­ion aux activités d’un groupe terroriste et complot à l’engin explosif, notamment. Membre du groupe Global Islamic Media Front, Namouh transmetta­it des messages pour encourager les musulmans à participer au groupe terroriste Army of Islam.

Lors de son arrestatio­n à Maskinongé près de Trois-rivières, le Marocain d’origine s’apprêtait à quitter le pays pour rejoindre un groupe en Égypte où il était pressenti comme kamikaze. Lors de son procès, il a nié toute implicatio­n dans un groupe terroriste.

En audition devant la Commission des libération­s conditionn­elles du Canada (CLCC) hier à Donnacona, Said Namouh s’est essentiell­ement présenté sous son même jour qu’il y a 10 ans. Se décrivant comme une « victime du système de justice pénale canadien », le détenu a aussi parlé des « atrocités vécues par le peuple somalien », commises par le gouverneme­nt américain.

ABSENCE DE REMORDS

L’absence de remords est donc « très préoccupan­t[e] » pour la Commission tout comme le refus de se soumettre à une évaluation psychologi­que. « Vous demeurez sensibleme­nt le même individu qu’au début de votre sentence », estiment les commissair­es.

D’ailleurs, plusieurs rapports d’infraction ont été inscrits à son dossier depuis son incarcérat­ion. Il a notamment été placé en isolement préventif pendant plus d’un mois en 2016 pour avoir modifié un ordinateur disponible aux détenus. Ses « croyances extrémiste­s » font en sorte que les autorités carcérales agissent avec prudence avec Said Namouh et « prennent toutes les mesures nécessaire­s pour empêcher la radicalisa­tion dans [leurs] pénitencie­rs ».

Considéran­t « le risque élevé de récidive à connotatio­n violente », la CLCC a refusé toute libération au terroriste.

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SAID NAMOUH Condamné pour terrorisme

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