Le Journal de Quebec

La CAQ dénonce des contrats de deux centres des congrès

Le parti réclame une enquête de la vérificatr­ice générale

- ALAIN LAFOREST

La Coalition Avenir Québec (CAQ) a fait parvenir une lettre à la vérificatr­ice générale du Québec réclamant la tenue d’une enquête sur l’attributio­n des contrats des services alimentair­es au Centre des congrès de Québec et au Palais des congrès de Montréal.

Dans le document, dont TVA Nouvelles a obtenu copie, la CAQ écrit que les deux sociétés d’état n’ont pas respecté les règles d’attributio­n des contrats en procédant au renouvelle­ment des ententes sans passer par le processus d’appel d’offres.

Dans sa demande d’enquête, la CAQ souligne que la gestion des contrats à Québec a fait l’objet d’un rapport du vérificate­ur en 1998 et, à l’époque, on invitait alors le gouverneme­nt à se conformer à la réglementa­tion sur les contrats.

« Depuis sa création, le Centre des congrès de Québec n’est jamais allé en appel d’offres pour l’octroi des contrats des services de traiteurs, ce qui viole la loi et, ça, pour moi, c’est inacceptab­le », s’enflamme le député de la CAQ, Éric Caire.

Le service exclusif de traiteur à Québec est assuré par Capital HRS et par Capital Traiteur pour le Palais des congrès de Montréal, deux entreprise­s qui appartienn­ent à des membres de la famille Tsatas.

BAILLEURS DE FONDS DU PLC

La CAQ écrit dans sa plainte que les dirigeants de Capital Traiteur et ses partenaire­s auraient versé, entre 2000 et 2012, plus de 100 000 $ en contributi­ons au Parti libéral du Québec (PLQ).

« La famille Tsatas, c’est de notoriété, ce sont de gros bailleurs de fonds à la caisse électorale libérale », souligne Éric Caire.

En novembre 2017, presque au même moment où la demande d’accès à l’informatio­n de la CAQ a été faite pour obtenir les contrats des services de traiteurs, la ministre du Tourisme Julie Boulet écrit aux PDG des sociétés d’état de Québec et de Montréal qu’il serait souhaitabl­e lors du renouvelle­ment des contrats de procéder par un appel d’offres afin de respecter le principe de la concurrenc­e.

Elle ajoute qu’ils ne sont pas soumis à la loi parce que leur budget n’est pas voté par le Parlement, mais qu’il serait préférable de procéder par un appel d’offres.

PAS QUESTION D’APPEL D’OFFRES

Le président-directeur général de la Société du Centre des congrès de Québec n’a pas l’intention d’aller en appel d’offres. Lorsque TVA Nouvelles lui a demandé s’il serait tenté d’aller en appel d’offres, sa réponse ne laissait aucune porte ouverte.

« Pas du tout ! s’est exclamé Pierre Michel Bouchard, PDG de la Société du Centre des congrès de Québec. Je vous le dis bien franchemen­t parce que la nature particuliè­re de cette business-là, ce que je vais avoir, c’est des Américains ou des Français. »

Les dirigeants de Capital HRS se sont limités à souligner ceci lors d’un échange : « Pour notre part, nous sommes heureux que le Centre des congrès renouvelle sa confiance envers notre entreprise, une relation d’affaires qui s’appuie sur un historique d’excellence, de qualité et de satisfacti­on », écrivent-ils.

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PHOTO D’ARCHIVES, SIMON CLARK Le député de la CAQ Éric Caire trouve « inacceptab­le » que « le Centre des congrès de Québec ne soit jamais allé en appel d’offres pour l’octroi des contrats des services de traiteurs ».

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