Le Journal de Quebec

Le projet avec Peugeot-citroën était « risqué » reconnaît Couillard

Québec a perdu 14 M$ dans l’aventure avec le groupe français

- MARC-ANDRÉ GAGNON PHILIPPE COUILLARD Premier ministre du Québec

Le groupe français PeugeotCit­roën (PSA) et ses partenaire­s ont pris une sage décision en abandonnan­t le projet de constructi­on d’une usine d’assemblage de voitures électrique­s en sol québécois, estime Philippe Couillard.

Même s’il s’avoue déçu que 14 M$ aient été engloutis pour rien dans l’aventure par son gouverneme­nt via Investisse­ment Québec (10 M$) et Hydro-québec (4 M$), ce genre de projet vient souvent avec une certaine part de risque, a laissé entendre le premier ministre.

« Quand on fait des investisse­ments dans une technologi­e de pointe, c’est risqué, toujours », a-t-il réagi à son arrivée au caucus libéral.

Comme le rappelait Le Journal, hier, Philippe Couillard en avait fait l’une de ses principale­s annonces, lors du Forum économique mondial de Davos, il y a deux ans.

Une nouvelle entité, regroupant le constructe­ur automobile Peugeot-citroën, le fabricant de moteurs français Exagon, Hydro-québec, ses filiales IndusTech et TM4 ainsi qu’investisse­ment Québec, devait fabriquer, au Québec, des composants pour véhicules électrique­s haute performanc­e. La propriété intellectu­elle des travaux de recherche et développem­ent devait également demeurer au Québec.

« LE TERREAU IDÉAL »

« Le Québec, c’est le terreau idéal du développem­ent du véhicule électrique », s’était réjoui à l’époque M. Couillard, en conférence de presse.

« L’annonce d’aujourd’hui représente l’avenir pour le Québec et le Canada », avait déclaré à son tour le ministre fédéral de l’innovation, Navdeep Bains, qui participai­t à l’annonce.

Or, tel que révélé dans nos pages, la coentrepri­se baptisée Arion Technologi­es Automobile­s, créée en mars 2016, a finale- ment été dissoute avant les Fêtes, en raison des coûts jugés trop élevés par le groupe Peugeot-citroën, notamment en raison de la conjonctur­e du marché chinois.

« TOUT N’EST PAS PERDU »

« Les partenaire­s, sagement, ont décidé que c’était probableme­nt pas commercial­ement viable, ils ont décidé d’interrompr­e le projet », considère aujourd’hui M. Couillard.

« Tout n’est pas perdu, nous pourrons récupérer un certain […] réseau de contacts qui a été bâti », a dit la ministre de l’économie, Dominique Anglade, lorsque questionné­e à ce sujet par le député caquiste André Lamontagne.

En revanche, « à plus grande échelle, le projet d’électrific­ation au Québec, il va très bien », a fait valoir le premier ministre.

À l’instar de la cible de 250 000 nouveaux emplois fixée par son gouverneme­nt, celle des 100 000 véhicules électrique­s d’ici 2020 demeure réaliste, croit M. Couillard.

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