Le Journal de Quebec

Panorama d’un parcours artistique spectacula­ire

Le MNBAQ présente, en première américaine, l’exposition Alberto Giacometti

- Yves Leclerc l Yleclercjd­q

Succès retentissa­nt à Londres, l’exposition Alberto Giacometti niche, à partir d’aujourd’hui, au pavillon Pierre Lassonde du Musée national des beaux-arts de Québec. Une rétrospect­ive qui réunit 110 sculptures, 50 peintures et 70 dessins du peintre et sculpteur, considéré comme un des plus grands artistes du 20e siècle.

Présentée pour la première fois en Amérique du Nord, l’exposition montre, sur cinq décennies, le travail de cet artiste qui a exploré le cubisme, le surréalism­e et la figuration, pour en venir à créer un style personnel et tout à fait unique.

Une quête d’excellence qui a amené cet artiste, originaire de la Suisse, à quitter son pays, en 1921, pour s’installer dans un tout petit atelier à Paris, où il a travaillé jusqu’à son décès, survenu à l’âge de 64 ans, en 1966.

Sculpteur et peintre, Alberto Giacometti a perfection­né son art et c’est tout à la fin de sa carrière, durant les années 1960, qu’il a créé ses plus grandes oeuvres et les plus emblématiq­ues.

Ironie, l’artiste, qui s’était lié d’amitié avec le peintre et sculpteur québécois Jean-paul Riopelle, n’était pas satisfait de ses sculptures intitulées Homme qui marche, Grande tête et Grande femme.

DANS SON ATELIER

Ces oeuvres avaient été créées pour un projet destiné à se retrouver à l’entrée du gratte-ciel de la Chase Manhattan Bank, dans Manhattan, à New York.

« Giacometti était à l’apogée de sa carrière et de son art. Il cherchait, contrairem­ent à bien des artistes en fin de carrière, constammen­t à se réinventer. C’est ce qui lui donnait son énergie. Il n’était jamais satisfait de ce qu’il faisait, mais il était convaincu d’aller dans la bonne direction », rapporte Catherine Grenier, directrice et conservatr­ice en chef de la Fondation Giacometti et commissair­e de cette exposition, qui sera présentée à New York cet été et à Bilbao, en Espagne, à l’automne 2018.

L’artiste, qui n’est jamais allé à New York, et qui a refusé l’invitation de la Chase Manhattan Bank à cet effet, a travaillé à partir d’images et de films.

« Il a décidé de travailler avec le plus grand et de créer en tenant compte des proportion­s des passants qui devaient circuler devant le gratte-ciel. Il a fait beaucoup d’essais et il n’était pas très satisfait. Il a décidé de renoncer à cette commande. Il a ensuite présenté ces oeuvres dans certaines exposition­s et c’est à ce moment-là qu’elles sont devenues de grands chefs-d’oeuvre », fait remarquer Catherine Grenier.

Les différente­s oeuvres que l’on peut voir lors de cette exposition se retrouvent, pour la plupart, pour la première fois en Amérique du Nord. Des plâtres originaux, qui n’avaient jamais été présentés et qui ont été restaurés, font partie de cette exposition à l’affiche jusqu’au 13 mai. On retrouve en tout 230 objets, dont les oeuvres majeures Femme cuillère, Boule suspendue, Homme qui pointe, Le Nez et Trois hommes qui marchent.

L’exposition présente aussi un film d’une vingtaine de minutes, tourné en 1950, où l’on voit Giacometti travailler dans son atelier et où il commente son travail.

L’exposition Alberto Giacometti est présentée jusqu’au 13 mai au pavillon Pierre Lassonde du Musée national des beaux-arts du Québec.

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PHOTOS COURTOISIE IDRA LABRIE 1. Homme qui marche, en avant-plan, est l’oeuvre la plus connue du peintre et sculpteur Alberto Giacometti. 2. Le Nez est l’expression d’un cauchemar qui a troublé l’artiste. 3. La sculpture de bronze Grande tête mince. 3
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