Une cérémonie d’ouverture... à la télévision !
Des athlètes québécois se priveront de la cérémonie d’ouverture
GANGNEUNG | Malgré tout ce qu’une cérémonie d’ouverture offre d’unique et de grandiose, certains invités doivent déjà se résigner à se soustraire de ces moments historiques. Comme des athlètes québécois.
Vendredi matin à l’heure du Québec, le bal de lancement des Jeux olympiques de Pyeongchang marquera le retour d’une édition hivernale en Asie pour la première fois depuis Nagano, au Japon, en 1998. La démesure propre à l’olympisme se prolonge jusque dans les projections d’un auditoire télévisuel mondial estimé à 3 milliards.
50 ABSENTS
Selon un porte-parole du Comité olympique canadien, quelque 175 des 225 athlètes du pays défileront dans le stade à ciel ouvert d’une capacité de 35 000 spectateurs. Dans ce cas-ci, l’expression voulant que « les absents ont toujours tort » ne s’applique pas. Leur devoir d’attaquer leurs premières épreuves déjà le lendemain leur fournit l’argument le plus défendable.
On ne verra assurément pas les fondeuses Cendrine Browne et Anne-marie Comeau qui s’élanceront dans le skiathlon de 15 km de samedi, ni Alex Harvey, même si sa course de 30 km ne se jouera que dimanche. Il faudra oublier aussi les patineurs de vitesse en courte piste puisque leur programme, 24 heures plus tard, prévoit notamment les qualifications des relais féminin et masculin.
« C’est sûr que j’aurais aimé y assister parce que ce sont mes premiers Jeux et on veut vivre l’expérience de A à Z. Selon moi, ça devrait être pensé pour permettre à chaque athlète de participer à la cérémonie, comme en accordant une journée de congé le lendemain avant de commencer la compétition. Mais on n’est pas les seuls dans ce bateau et il y a d’autres athlètes qui ont aussi une compétition le lendemain », affirme Samuel Girard, l’un des patineurs canadiens le plus à surveiller et qui pourrait se taper l’épreuve du 1500 m jusqu’à la finale lors de la première des cinq soirées de compétitions durant les Jeux.
JUSQU’À - 10
La Corée du Sud n’est pas différente du Québec en ce sens que la météo se veut un sujet de discussion ici aussi. Les prévisions, émises à deux jours de l’événement, nous disaient qu’il fera entre - 2 et - 5 sous un ciel couvert, mais que le facteur éolien devrait donner une température ressentie de - 10. Ce n’est pas le terrain de préparation idéal pour un athlète que de participer à un spectacle devant durer 90 minutes, sans compter les attentes vécues debout.
Les organisateurs ont prévu déployer des barrières visant à contrer le vent dans le périmètre du stade. Une quarantaine d’appareils de chauffage géants comme ceux agrémentant les terrasses des restaurants et 27 aires chauffées seront aménagées. Pour les spectateurs qui auront débour- sé de 175 $ jusqu’à 1600 $ pour un billet, une trousse de survie leur sera remise comprenant une couverture et des « packs » chauffants pour les mains et les pieds.
Toutes ces mesures de précaution contre le froid ne convainquent pas la plus forte délégation d’athlètes canadiens dans l’histoire des Jeux d’hiver à se présenter dans sa totalité au stade. Même Kasandra Bradette, une recrue de 28 ans qui découvre les Jeux avec la spontanéité d’une gamine, devra s’y faire.
« J’ai trouvé ça plate quand je l’ai appris », avoue la patineuse originaire de Saint-félicien.
« En même temps, on ne peut pas faire autrement. On est ici pour vivre les Jeux et donner notre meilleure performance. Pour y arriver, il faut donc se donner les conditions optimales, comme ne pas demeurer debout plusieurs heures en plus de s’imposer une heure et demie de route aller-retour. On va donc la regarder à la télé. »
Combien de Québécois en feront autant avant d’aller au boulot ?