Des sentinelles pour déceler les gens en détresse
La coroner Andrée Kronström incite tous les établissements de santé à implanter le réseau de sentinelles en recourant à la formation donnée par l’association québécoise de prévention du suicide (AQPS). À ce sujet, Le Journal s’est entretenu avec Lynda Poirier du Centre de prévention du suicide de Québec.
Qu’est-ce qu’une sentinelle pour prévenir le suicide? C’est comme la formation RCR en milieu de travail, mais pour déceler les gens qui ont besoin d’aide et qui pourraient être suicidaires. C’est accepté de recevoir la bonne information sur le suicide. On ou- tille les gens pour qu’ils soient plus à l’aise d’aborder la question avec quelqu’un qui semble suicidaire.
Qui sont ces personnes? Des gens dans tous les milieux. Certains s’affichent, ils sont connus. Le milieu de travail va aussi encourager les gens à s’afficher. Comme pour le RCR, plusieurs peuvent être sentinelles. Ils ne deviennent pas des intervenants. Ils deviennent en réalité une courroie de transmission vers L’AQPS.
Est-ce que le réseau de la santé est plus propice à la détresse psychologique et les idées suicidaires ? Nous sommes dans une société de performance où tout va très vite. Nous sommes dans une société où la santé et les services sociaux sont en réorganisation, alors oui, ça entraîne du stress et les gens du réseau le disent. Ça devient un facteur aggravant pour plusieurs personnes. Mais le suicide, ce n’est pas un seul facteur.
Est-ce que les universités sont outillées pour faire face à cette détresse? Avec les exigences, le contingentement et les stages, est-ce que le soutien est toujours adéquat? Par moment, mais pas tout le temps. Certains sont plus résilients que d’autres et vont passer plus facilement au travers des exigences d’études en santé, alors que d’autres auraient besoin de plus de soutien.