Les employés de L’UL visés par une campagne de prévention
Une quinzaine d’activités de sensibilisation figurent au programme du campus
L’université Laval étend ses efforts pour lutter contre les violences sexuelles à ses employés.
La campagne de prévention de la violence à caractère sexuel Sans oui c’est non se déroulera pour une troisième année consécutive sur le campus, cette fois du 12 au 23 février. Or, pour la première fois, les employés seront spécifiquement visés par une activité de sensibilisation.
Tout au long de la campagne, tous les employés seront invités à consulter de brèves capsules interactives présentant des mises en situation. Les employés pourront ainsi tester leur connaissance en matière de harcèlement sexuel en répondant à une question qui sera suivie d’avis d’experts sur le sujet.
Selon une vaste enquête dont les résultats ont été dévoilés l’automne dernier, 40 % des employés ont affirmé avoir été victimes de violences sexuelles depuis leur arrivée à l’université Laval. Dans 71 % des cas, les gestes reprochés se sont déroulés dans le cadre de tâches de travail.
« C’est un chiffre qui est surprenant et dérangeant, mais ça nous rappelle qu’on est tous des humains et qu’il faut travailler là-dessus, a affirmé la vice-rectrice aux ressources humaines, Lyne Bouchard. Visiblement, ce n’est pas une partie qui est gagnée, le défi reste entier. Mais on chemine dans la bonne direction. »
Mme Bouchard a tenu à préciser, tout comme la rectrice Sophie D’amours, que ces données sont semblables à celles recensées dans l’ensemble du réseau universitaire.
LEADERSHIP SOULIGNÉ
La ministre de l’enseignement supérieur et de la Condition féminine, Hélène David, qui était présente hier lors du lancement de cette campagne, a de son côté tenu à souligner le leadership de la nouvelle administration universitaire dans ce dossier.
La campagne Sans oui c’est non comprend une quinzaine d’activités sur le campus cette année, dont la présentation de l’exposition Que portais-tu ? qui cherche à démontrer que les vêtements n’ont pas d’influence sur les agresseurs.
L’exposition, créée à l’université du Kansas aux États-unis, présente les vêtements que portaient une quinzaine de femmes lorsqu’elles se sont fait agresser sexuellement ainsi que leurs témoignages poignants. Laval est la première université québécoise à la présenter.
PRENDRE « LE DOSSIER DE FRONT »
La rectrice Sophie D’amours a d’ailleurs répété sa volonté de prendre « ce dossier de front » afin que l’université Laval devienne une « référence » en la matière. « S’il y a eu une époque où le réflexe était de dire, il ne s’est rien passé, ça n’existe pas, et bien on n’est pas là aujourd’hui », a-t-elle lancé.