Les centres de congrès seront forcés de lancer des appels d’offres
La ministre du Tourisme, Julie Boulet, veut forcer les centres de congrès de Québec et de Montréal à procéder par appel d’offres lors de l’octroi de contrats de services alimentaires, ce qui n’a pas été fait depuis 25 ans.
Comme l’a révélé TVA Nouvelles, mercredi, la CAQ a demandé à la vérificatrice générale de se pencher sur l’octroi de ces contrats, après avoir découvert, à la suite d’une demande d’accès à l’information, que les services de traiteur à Québec et à Montréal sont assurés par des entreprises de la famille Tsatas (Capital HRS et Capital Traiteur), dont les dirigeants sont de généreux donateurs libéraux.
HASARD ?
« Tout ça, évidemment, relève du hasard », a ironisé le caquiste Éric Caire.
Or, c’est que « les sociétés d’état ne sont pas assujetties au Règlement sur les contrats de concessions parce qu’il n’y a pas de sortie de fonds publics », a rappelé la ministre du Tourisme.
« Maintenant, pour moi, la transparence, la rigueur et la confiance du public à l’égard des sociétés d’état, c’est un incontournable », a continué la députée libérale de Laviolette.
Mme Boulet s’est donc adressée, le 6 novembre dernier, aux deux centres de congrès, de même qu’à la Régie des installations olympiques, en leur mentionnant qu’il « serait souhaitable, lors du renouvellement de ce type d’entente […] de procéder à un appel d’offres ». « Encore un hasard, dans la même période où nous avons placé notre demande d’accès à l’information », a observé M. Caire.
BOULET « INSATISFAITE »
Tous n’ont pas donné suite à cette demande de la ministre. Lorsqu’il a été contacté par TVA Nouvelles afin de savoir s’il procéderait dorénavant par appel d’offres, « pas du tout », s’est exclamé le PDG du Centre des congrès de Québec, P.-michel Bouchard, en début de semaine.
« J’ai entendu la réponse de M. Bouchard […] et je suis insatisfaite de sa réponse, a réagi la ministre. Il ne semble pas vouloir se plier à la demande qu’on a faite. Donc, il y aura une directive qui émanera du Ministère dès aujourd’hui, qui va les obliger [...] dorénavant à procéder par appel d’offres. »
« Si ce n’est pas suffisant », a prévenu la ministre, elle et le ministre délégué à l’intégrité des marchés publics, Robert Poëti, sont prêts à revoir la loi. « On peut agir directement sur le plan législatif, a commenté M. Poëti. Je pense que la ministre a été claire [...] (les gestionnaires) doivent être plus transparents. » Questionné à ce sujet, hier, M. Bouchard s’est finalement engagé à se conformer à la nouvelle directive ministérielle. – Avec la collaboration de
Jean-luc Lavallée