Le Journal de Quebec

L’accusé dit vivre « un véritable cauchemar » depuis quatre ans

Un ancien chauffeur de taxi a été reconnu coupable d’agression sexuelle

- KATHLEEN FRENETTE

Prétextant vivre « un véritable cauchemar » depuis quatre ans, un ancien chauffeur de taxi qui profitait de l’état d’ébriété de ses clientes pour les agresser sexuelleme­nt a demandé de l’épargner face à la sentence qui lui sera imposée.

« Depuis mon arrestatio­n, je vis un enfer… C’est comme si quelque chose m’était tombé sur la tête. En plus, mon nom est partout dans les médias… C’est comme si j’étais un criminel internatio­nal. Comme si j’avais pris une mitraillet­te pour tuer des gens. »

C’est avec cette prémisse que l’accusé, Karim Chikhi, un ingénieur de profession qui exerçait comme chauffeur de taxi « pour arrondir ses fins de mois » s’est adressé, hier, au juge René de la Sablonnièr­e.

Dans le cadre des observatio­ns sur la peine, l’homme a tenté d’obtenir la clémence du tribunal en expliquant avoir perdu deux emplois à la suite de sa mise en accusation, sa conjointe, ses amis et aussi « beaucoup d’argent ».

« J’ai dû m’endetter pour faire vivre mes enfants parce que j’ai été sans travail pendant 18 mois », a ajouté l’homme qui s’est finalement placé dans une boîte d’ingénieurs montréalai­s. « Mais même ce travail-là, je pourrais le perdre si j’ai un casier judiciaire… C’est l’enfer », a-t-il ajouté.

TRAVAUX ET DON

L’avocat de Chikhi, Me Luc Picard, a proposé au tribunal que son client soit condamné à des travaux communauta­ires et à un don pouvant aller jusqu’à 14 000 $ pour pouvoir « payer sa dette à la société ».

Il a également fait savoir que son client était prêt à s’engager dans une thérapie, et ce, malgré le fait « qu’il ne se reconnaiss­e pas de problémati­que particuliè­re ».

ABUS DE CONFIANCE

En contrepart­ie, le poursuivan­t, Me Régis Juneau, croit qu’une peine variant de 7 à 10 mois d’emprisonne­ment serait appropriée, en raison, entre autres, du caractère répétitif des gestes et de l’abus de confiance de Chikhi à l’égard de clientes.

« Le taxi est un service public et les gens qui l’utilisent sont, en quelque sorte, en état de dépendance. Ils s’en remettent au profession­nalisme de l’inconnu qui se trouve derrière le volant et c’est ce qui m’interpelle dans cette histoire », a laissé tomber le juge avant d’annoncer qu’il prenait le tout en délibéré.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? L’ancien chauffeur de taxi Karim Chikhi à sa sortie du poste de police Parc Victoria à Québec le 19 décembre 2013.
PHOTO D’ARCHIVES, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS L’ancien chauffeur de taxi Karim Chikhi à sa sortie du poste de police Parc Victoria à Québec le 19 décembre 2013.

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