Le 3e lien pourrait coûter jusqu’à 10 G$, selon Labeaume
Un troisième lien entre Québec et Lévis sera « beaucoup plus long » et « beaucoup plus cher » à réaliser que le laisse entendre la CAQ, selon le maire Labeaume. La facture pourrait même grimper jusqu’à 10 milliards de dollars, a-t-il avancé.
« J’ai encore parlé à des spécialistes dernièrement et les gens me disaient, c’est 13 à 15 ans, et soyons chanceux si c’est en bas de 10 milliards. C’est ce que les spécialistes me disent » a lâché le maire de Québec lorsqu’invité à commenter la position de la Coalition Avenir Québec.
Il y a deux semaines, le chef François Legault a mentionné sur Twitter que sa formation politique était la seule « à s’engager sur le début de la construction d’un troisième lien à Québec dans le prochain mandat de quatre ans ».
Régis Labeaume a expliqué s’être entretenu avec le chef caquiste dans les jours suivant cette déclaration. « J’ai transmis le fait que, seulement les études environnementales fédérales, ça va être des années », a-t-il dit en marge d’une activité de presse dans le Vieux-québec.
« IL FAUT ÊTRE RÉALISTE »
« Peut-être qu’il [François Legault] a raison. Moi je [ne] pense pas, je pense que c’est beaucoup plus long, je pense que c’est beaucoup plus cher [que ça]. Il faut juste regarder les choses en face, alors je l’ai dit à M. Legault, il a été très correct », a relaté M. Labeaume, tout en refusant de qualifier d’électoraliste l’engagement caquiste.
« C’est juste qu’il ne faut pas décevoir les gens, éventuellement. Moi, je connais ça décevoir les gens, avec le transport collectif, j’ai vécu ça deux fois. Ça fait huit ans, et regardez où on en est rendu, alors il faut être réaliste », a enchaîné Labeaume, à la recherche d’un mode de transport en commun structurant pour Québec depuis 2010.
L’étude la plus récente concernant le troisième lien, un scénario de tunnel de 7,8 km examiné en 2016 par le professeur Bruno Massicotte de l’école Polytechnique à Montréal, indiquait qu’il en coûterait 4 milliards et que le projet se réaliserait dans un horizon de 13 ans.
Le gouvernement Couillard a mis en place un bureau de projet, et un appel d’offres a été lancé pour la réalisation d’une étude préliminaire d’ici 2020.
PLUS PRÈS DE LISÉE
Sans jeter la pierre à François Legault, le maire de Québec a admis que la position du chef péquiste avait plus de sens à ses yeux.
Jeudi, Jean-françois Lisée a dit vouloir attendre les conclusions du bureau de projet avant de se prononcer définitivement dans ce dossier. « Il a dit ce que pensent probablement tous les experts », a estimé M. Labeaume.