Le Journal de Quebec

Un uhdrrdcien uiéié udr le « roi de ld uhdrrdcie »

Un homme qui A servi DE pr-te-nom À Jonathan-yan Perreault A plaidé Coupable

- HUGO DUCHAINE

Un Ex-associé Du DÉCHU « roi DE la pharmacie » s’expose À une radiation DE 18 mois Et 25 500 É D’AMENDE pour lui Avoir notamment servi DE pr-te-nom.

« Avec [Jonathan-yan] Perreault, je me suis senti intouchabl­e […] Je pensais faire partie de quelque chose qui pourrait m’assurer mon futur », a confié en larmes le pharmacien Athanasios Kouremenos devant le Conseil de discipline de l’ordre des pharmacien­s hier.

Celui-ci a fait l’objet d’une enquête par son ordre profession­nel à la suite des révélation­s du Journal sur son ex-associé. Jonathan-yan Perreault, surnommé le « roi de la pharmacie », était propriétai­re de 40 pharmacies, dont plusieurs avec des prête-noms sous la bannière Uniprix. Il a lui-même été radié pour près de 32 ans l’an dernier.

Athanasios Kouremenos a plaidé coupable hier à 44 chefs d’infraction­s, notamment d’avoir reçu des ristournes et d’avoir fait des réclamatio­ns illégales. Il a menti à l’ordre en ne disant pas qu’il n’était propriétai­re que de 40 % de sa pharmacie de Montréal.

CONFIANCE AVEUGLE

Il a reconnu avoir eu une confiance aveugle en M. Perreault en s’associant avec lui en 2014, en signant une convention de prête-nom sans même être représenté par un avocat ou un notaire.

« Tout le monde me disait que c’était correct, que j’étais backé et que tout le monde le fait », a témoigné le pharmacien devant le Conseil de discipline, ajoutant avoir signé ces papiers au siège social d’uniprix avec des dirigeants de l’entreprise.

Tout était arrangé et négocié par l’équipe de M. Perreault. M. Kouremenos n’a même pas rencontré le vendeur de la pharmacie dont il devenait copropriét­aire. Il avait été mis en contact avec un associé de M. Perreault par un autre pharmacien en affaires avec lui.

M. Kouremenos dit avoir cru comprendre qu’il « cherchait de jeunes pharmacien­s pour élargir son réseau […], qui n’avaient pas l’argent pour en acheter une ».

98 000 É EN RISTOURNES

La syndique de l’ordre des pharmacien­s, Lynda Chartrand, a expliqué que l’achat de la pharmacie impliquait aussi le fournisseu­r de médicament­s Mckesson.

En prenant part à son programme de conformité, la pharmaceut­ique offrait une aide financière de 215 000 $ et la pharmacie devait en contrepart­ie acheter 95 % de ses médicament­s à Mckesson, a-t-elle dit.

Le pharmacien recevait quant à lui des allocation­s profession­nelles supplément­aires de Mckesson. À l’époque, les pharmacien­s avaient droit légalement à 15 %, mais l’entreprise offrait jusqu’au double. M. Kouremenos a ainsi empoché près de 98 000 $.

Le pharmacien a aussi reconnu avoir fait plusieurs fausses prescripti­ons. Tout comme le « roi de la pharmacie », il a utilisé à l’occasion le nom du Dr André Berdnikoff sans son consenteme­nt.

Dans des aveux écrits transmis à la syndique, M. Kouremenos avoue avoir fait ces prescripti­ons, qu’il réclamait ensuite à un régime d’assurances, dans « le but d’augmenter les profits de la pharmacie ».

Lynda Chartrand a souligné que le pharmacien lui avait offert une excellente collaborat­ion dans son enquête. Ce dernier, très émotif tout au long de l’audience, a aussi exprimé sa « profonde tristesse » tout en acceptant sa part de responsabi­lités quant aux gestes commis.

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PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Le pharmacien Athanasios Kouremenos a témoigné hier devant le Conseil de discipline de son ordre profession­nel. Il a plaidé coupable à 44 chefs d’infraction­s.
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Le Conseil de discipline a pris la cause en délibéré et rendra sa décision sur sanction d’ici trois mois.

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