Le Journal de Quebec

La Maison-blanche secouée par une affaire de violences conjugales

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WASHINGTON | (AFP) Deux employés de la Maison-blanche ont démissionn­é coup sur coup en raison d’accusation­s de violences conjugales de la part de leurs ex-femmes, un scandale qui éclaboussa­it hier l’entourage immédiat du président américain.

En particulie­r, le secrétaire général de la Maison-blanche, John Kelly, et la directrice de la communicat­ion de l’exécutif, Hope Hicks, sont pris dans la tourmente depuis la démission mercredi de Rob Porter, accusé par deux ex-épouses d’agressions physiques et d’abus psychologi­que.

Son départ a été suivi par celui hier de David Sorensen, chargé de la rédaction de discours. Les deux hommes ont nié les allégation­s.

On reproche notamment à John Kelly d’avoir été au courant du passé sulfureux de M. Porter, secrétaire du personnel de la Maison-blanche, mais de l’avoir toutefois laissé naviguer au plus proche de Donald Trump, bien que son passif ne lui eut pas permis d’obtenir un feu vert com- plet à l’issue de la vérificati­on de sécurité à laquelle se soumettent les employés du 1600 Pennsylvan­ia Avenue.

Hope Hicks se voit, elle, pointée du doigt pour la gestion autour de cette affaire, à savoir un long silence jusqu’à ce que les accusation­s – que M. Porter nie – soient rendues publiques, d’autant qu’elle entretenai­t une relation avec l’intéressé.

Autant de zones grises soulèvent des interrogat­ions sur le climat éthique et le recrutemen­t au sein de la Maison-blanche.

TRUMP « SURPRIS »

Interrogé hier sur le départ de M. Porter, Donald Trump a affirmé avoir été « surpris » lorsqu’il a appris la situation « récemment ». « Mais nous lui souhaitons le meilleur. [...] C’est évidemment un moment difficile pour lui. Il a fait du très bon travail pendant qu’il était à la Maison-blanche », a souligné dans le Bureau ovale le milliardai­re républicai­n.

« J’étais atterré quand j’ai appris les accusation­s à l’encontre de Rob Porter. J’ai appris les allégation­s d’abus conjugaux au moment où il a démissionn­é », a assuré pour sa part le vice-président Mike Pence, lors d’un entretien à NBC en Corée du Sud.

« Il n’y a pas de tolérance au sein de cette Maison-blanche ni de place en Amérique pour les abus conjugaux », a-t-il martelé.

OEIL AU BEURRE NOIR

Du côté de l’opposition démocrate, on déplore que la Maison-blanche ait attendu d’être dos au mur pour se décider à réagir.

« C’est alarmant que Rob Porter soit resté à un poste d’influence alors même que les révélation­s sur ses abus conjugaux étaient apparemmen­t connues des proches collaborat­eurs de Donald Trump », a ainsi dénoncé la parlementa­ire démocrate du New Hampshire Ann Mclane Kuster.

« Les photos de son ex-femme battue sont profondéme­nt troublante­s », a-t-elle ajouté, en référence aux deux clichés rendus publics de l’une de ses anciennes épouses, la montrant avec un oeil au beurre noir. « Nous devons savoir qui savait quoi, et quand. »

C’est exactement le genre de « détails » sur lesquels la Maison-blanche n’entend pas communique­r, a affirmé jeudi le porte-parole adjoint de l’exécutif, Raj Shah.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AFP ?? On reproche au secrétaire général de la Maison-blanche, John Kelly (à droite), d’avoir été au courant du passé violent de l’ex-secrétaire du personnel du 1600 Pennsylvan­ia Avenue, Rob Porter (à gauche).
PHOTO D’ARCHIVES, AFP On reproche au secrétaire général de la Maison-blanche, John Kelly (à droite), d’avoir été au courant du passé violent de l’ex-secrétaire du personnel du 1600 Pennsylvan­ia Avenue, Rob Porter (à gauche).

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