Le Journal de Quebec

Bombardier se retrouve Gros-jean comme devant

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Quand le fameux Réseau express métropolit­ain (REM) verra le jour, c’est évidemment le matériel roulant qui bénéficier­a des plus grandes retombées promotionn­elles du projet à travers le monde. Malheureus­ement pour nous, c’est le savoir-faire français qui sera à l’honneur.

Comme on le sait, le contrat du matériel roulant du REM a été octroyé à la multinatio­nale française Alstom, la grande rivale de Bombardier Transport.

Bombardier Transport se retrouve Grosjean comme devant… dans la ville du siège social de sa maison mère et dans la province qui finance entièremen­t le projet.

Et ce qui est encore plus dommageabl­e pour Bombardier Transport à l’échelle internatio­nale, c’est de voir que le contrat signé avec la rivale Alstom a été octroyé par son propre partenaire, à savoir la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Ça laisse comme impression que la Caisse désavoue le savoirfair­e de Bombardier Transport, dans laquelle elle détient 30 % des parts.

LA QUESTION

Pourquoi la Caisse de dépôt et placement du Québec atelle investi 2 milliards de dollars dans Bombardier Transport ?

Lors de l’annonce de l’investisse­ment, en novembre 2015, voici l’explicatio­n que donnait Michael Sabia, le grand patron de la Caisse :

« Bombardier Transport est un chef de file mondial de l’industrie du transport sur rail avec un carnet de commandes robuste, des revenus prévisible­s et un potentiel de croissance considérab­le. Les incitatifs de performanc­e puissants qui sont au coeur de cette transactio­n, de même que le plan d’affaires pour améliorer l’exécution, n’ont qu’un seul objec tif : créer davantage de valeur dans Bombardier Transport. »

Et pour le président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare : « Cet investisse­ment de la Caisse, disaitil, témoigne du potentiel de croissance de l’industrie du transport sur rail et du leadership de Bombardier à saisir les occasions d’affaires offertes dans ce marché à l’échelle mondiale. »

En ce lendemain d’octroi du contrat du matériel roulant du REM à Alstom, pas sûr que Bombardier et la Caisse poursuiven­t l’objectif commun qu’ils s’étaient fixé, soit celui « de tirer avantage du portefeuil­le novateur de produits et de services, du talent d’ingénierie et de la présence mondiale de Bombardier Transport pour accroître sa marge de profit ».

CHOSE CERTAINE…

La Caisse n’a manifestem­ent pas aidé Bombardier Transport à décrocher le lucratif contrat du matériel roulant du REM.

Dans le cadre du REM, un projet de 6,3 milliards entièremen­t financé par l’épargne que nous confions à la Caisse et par l’argent que nous versons au gouverneme­nt du Québec, je ne comprends pas que la direction de la Caisse ait refusé de « nous » donner un coup de pouce en tant qu’actionnair­e majeur de Bombardier Transport.

Après avoir a injecté 3,3 milliards dans Bombardier, dont 1,3 milliard du gouverneme­nt dans la C Series et 2 milliards de la Caisse dans Bombardier Transport, on se retrouve aujourd’hui avec une C Series dont le contrôle (50,01 %) des parts a été cédé gracieusem­ent à l’européenne Airbus et une division Bombardier Transport qui se fait écarter du plus gros projet de transport en commun de la Caisse.

Pas fort !

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