Il sacrifie son salaire pour des CD
Roland Lefebvre avait toujours rêvé de faire partie du showbiz
Un employé qui gagnait grassement sa vie a remis sa démission à l’âge de 57 ans pour saisir sa dernière chance de lancer sa propre compagnie de production de CD avant sa retraite.
Roland Lefebvre gagnait 125 000 $ par an chez Unidisc Music lorsqu’il a décidé, il y a cinq ans, de quitter son emploi.
À 57 ans, c’était sa dernière chance de démarrer sa propre compagnie de production de disques. « J’étais à la croisée des chemins », résume-t-il.
En devenant son propre patron, M. Lefebvre espérait garantir son emploi le plus longtemps possible alors qu’il voyait l’avenir incertain avec son employeur de l’époque, malgré son bon salaire.
« Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter une seconde », commente l’homme aujourd’hui âgé de 62 ans.
En 2013, ce résident de Laval a commencé à produire à son compte des compilations de CD à prix populaire, comme l’album des succès du regretté Georges Hamel.
DE BONNES AFFAIRES
À la tête des Disques Création, M. Lefebvre tire son épingle du jeu même si le secteur des CD est en déclin.
« Je n’ai jamais vendu autant de disques », affirme le producteur qui compte sur la collaboration de sa conjointe, Colette Lefebvre.
Ses compilations à succès s’adressent à une clientèle de 50 ans et plus, qui achète encore des CD.
Près de 40 000 exemplaires de ses classiques Les irrésistibles se sont écoulés. Il produit aussi les CD de la chanteuse country Guylaine Tanguay, qui a le vent dans les voiles. Plus de 30 000 exemplaires de l’album Mon livre vert ont trouvé preneurs. Elle chantera les plus grands succès d’elvis sur son prochain CD 3764 Elvis Presley Boulevard, qui sortira le 8 juin.
DUR APPRENTISSAGE
M. Lefebvre a acquis son expérience dans le domaine grâce à son studio de musique Inter-session, qu’il a possédé de 1987 à 1997.
À ses débuts, ce studio a eu l’honneur d’accueillir Céline Dion, qui avait chanté Ne partez pas sans moi ainsi que Rock Voisine, qui y a produit son méga succès Hélène.
Malgré ces bons coups, le studio a connu des années de vache maigre. M. Lefebvre devait occuper un deuxième emploi pour survivre.
« J’ai consacré beaucoup de temps et d’énergie à un cheval mort », croit-il.
BONS CONTACTS
Cette première expérience comme entrepreneur lui a néanmoins permis d’établir de nombreux contacts encore fort utiles.
Sa détermination à rembourser les dettes du studio lui vaut actuellement son bon partenariat avec Distribution Select, une filiale de Quebecor. À l’époque, les responsables avaient été impressionnés par la ténacité de M. Lefebvre. Il avait vendu un à un les exemplaires d’un album qui n’avait pas connu la popularité espérée dans un magasin Eaton. Quand celui-ci s’est lancé comme producteur de disques, le distributeur s’en souvenait et lui a tendu la main.
« On va travailler ensemble, mais intelligemment », lui a-t-il proposé.