Penser recyclage avant même de concevoir un produit
Des entreprises d’ici se regroupent pour limiter le gaspillage de ressources dans la conception de leurs produits, afin de faire disparaître les sites d’enfouissement.
« On veut zéro site d’enfouissement, c’est ça qu’on vise », lance le président-directeur général du Conseil des industries durables (CID), Pierre Fillion.
Pour y parvenir, le CID lancera au printemps le premier programme de certification écoresponsable en Amérique du Nord.
Celui-ci obligera les entreprises qui souhaitent en bénéficier à revoir tout le cycle de vie de leurs produits : du choix des matières premières à leur réutilisation.
Les entreprises adhérentes devront par exemple faire la chasse au gaspillage, réduire le transport, et utiliser des matières recyclées et des matériaux écologiques pour concevoir de nouveaux produits eux-mêmes recyclables.
PRODUCTEURS RESPONSABILISÉS
« Plus question de dire : “on pousse nos produits sur le marché et on laisse le marché s’arranger avec en fin de vie”. On veut responsabiliser les producteurs », insiste M. Fillion.
Les entreprises devront donc s’assurer qu’il y a un recycleur capable de donner une seconde vie à leurs produits, avant même le début de la commercialisation.
Une dizaine d’entreprises ont déjà adhéré au projet, qui est en chantier depuis quatre ans.
Parmi elles, la compagnie Soleno qui utilise du plastique provenant de la collecte sélective dans la fabrication de gigantesques tuyaux utilisés par exemple par les municipalités pour gérer l’eau de pluie.
Guillaume Villemure, directeur des approvisionnements chez Soleno, explique que la certification écoresponsable est très valorisante pour ses employés et sa marque.
Il espère qu’elle ouvrira de nouveaux marchés à ses produits fabriqués à base de matières recyclées. M. Fillion est confiant que les consommateurs vont eux-mêmes exiger des produits certifiés écoresponsables.
Un million de tonnes de matières recyclables sont reçues par les centres de tri chaque année au Québec, selon Recyc-québec.