Patinage artistique UNE GLACE COMME UNE AUTRE
Julianne Séguin et Charlie Bilodeau vivent leur baptême olympique
GANGNEUNG | De Longueuil à TroisPistoles, les admirateurs de Julianne Séguin et Charlie Bilodeau sont sans doute fébriles de les voir vivre leur baptême olympique. Une question se pose toutefois : sont-ils aussi calmes que les deux patineurs eux-mêmes ?
Le patinage artistique canadien voyait surtout le couple de Québécois comme un projet pour les Jeux de 2022 à Pékin. En devançant les échéanciers avec leur qualification pour Pyeongchang, ça explique peut-être leur impatience contenue à l’idée de s’élancer mercredi (mardi 20 h au Québec) devant les 12 000 spectateurs au Palais des glaces de Gangneung. Emballés, mais étonnamment calmes !
« En soi, il n’y a rien de différent dans l’aréna à part les anneaux olympiques affichés un peu partout. Toute l’organisation et la formule sont les mêmes que pour une compétition internationale quelconque. On n’a pas perdu nos repères. Là où c’est différent, c’est plus autour, comme là où on loge, où on prend nos repas, toutes ces petites choses différentes à l’extérieur de l’aréna », observe Bilodeau, arrivé en Corée du Sud avec sa partenaire depuis le lundi 5 février.
UNE PRÉCIEUSE EXPÉRIENCE
Séguin, originaire de Longueuil, et Bilodeau, de Trois-pistoles, deviennent le premier duo d’origine québécoise à participer aux Jeux olympiques depuis Anabelle Langlois et Patrice Archetto qui avaient terminé 12e à Salt Lake City en 2002. Leur deuxième rang aux championnats mondiaux juniors en 2015, leur double participation aux mondiaux seniors et même une victoire au Grand Prix Skate America à Chicago en octobre 2016 attestent de leur appartenance à l’élite mondiale.
Leur temps est arrivé pour participer à l’événement planétaire offrant le plus grand impact pour leur sport. La tenue inhabituelle d’une compétition de cette envergure le matin, à l’heure de la Corée du Sud, les exposera conséquemment dans la plus belle vitrine de leur carrière à l’heure de grande écoute dans le vaste marché télévisuel nord-américain.
« Je souhaite juste qu’ils soient fiers d’eux lorsqu’ils débarqueront de la patinoire. J’espère que ce sera une belle expérience et qu’ils aient appris quelque chose. C’est sûr que tu apprends toujours des choses que tu dois éviter ou que tu peux répéter la fois suivante, mais cette expérience va faire assurément partie de leur parcours », estime avec sagesse leur entraîneuse, Josée Picard.
NIVEAU RETROUVÉ
Avec leur deuxième place aux championnats nationaux à Vancouver, il y a un mois, les deux complices ont obtenu l’un des trois postes du Canada au concours olympique avec les valeurs sûres Meagan Duhamel et Eric Radford, qui s’entraînent à Montréal, et les Ontariens Kirsten Moore-towers et Michael Marinaro.
Ce résultat, qu’ils identifient comme « notre meilleure performance à vie », a révélé qu’ils avaient retrouvé leur niveau après une année 2017 difficile en raison d’une commotion cérébrale subie par la patineuse de 21 ans. Avec prudence, les deux partenaires évitent de cibler un résultat précis qui leur donnerait satisfaction à leur première présence olympique.
Par contre, on devine qu’ils espèrent terminer parmi les 16 premiers des 22 couples lors du programme court afin de se qualifier pour le programme libre du lendemain. Pour un duo qui construit depuis à peine cinq ans la chimie essentielle dans ce métier, ils ont déjà convenu d’une commande pour espérer repartir d’ici en se disant que leurs premiers Jeux auront été une réussite.
« Rien de moins que ce qu’on a fait aux championnats canadiens, dit Julianne Séguin. Si on réussit à livrer des performances égales ou meilleures, je pense que ça va être une mission accomplie. »