Trois bars de Québec accusés de faire l’apologie de l’alcool
Ils sont visés par des plaintes pour avoir fait la promotion de la consommation excessive
Trois établissements de Québec se retrouvent parmi la liste des contrevenants ayant fait l’objet de plaintes au Conseil d’éthique de l’industrie québécoise des boissons alcooliques en 2017, principalement pour avoir fait la promotion de la consommation excessive d’alcool.
La P’tite Grenouille, le TRH Bar et le Macfly Bar Arcade font partie des 20 établissements, commerces ou compagnies ciblés par une plainte dans le rapport annuel du conseil.
Le TRH Bar avait organisé une collecte de vêtements pour Lauberivière en échange d’alcool ou de rabais sur celle-ci. « Une bonne action réalisée en boisson est encore une meilleure action », disait la publicité pour l’activité.
À la P’tite Grenouille, des prix « extrêmement bas » sur l’alcool et un défi « lancé à deux amis de boire 26 shooters » ont attiré l’attention du conseil.
Quant au Macfly Bar Arcade, on lui impute d’avoir fait l’« exploitation de la sexualité et [l’] illustration de la consommation de personnes mineures » dans le cadre d’un événement de type « Back to school ».
Le président du conseil dit comprendre l’aspect économique derrière ces types de publicités attirantes pour la clientèle, mais appelle les tenanciers à se questionner. « Ce n’est pas seulement une question économique, il faut aussi regarder les effets sociaux sur notre monde », affirme Claude Béland, ajoutant qu’il faut éviter un retour aux « anciennes pratiques ».
L’ANNÉE FOUR LOKO ET FCKDUP
Au niveau provincial, M. Béland parle de 2017 comme étant « l’année Four Loko et Fckdup », deux boissons qui ont énormément fait jaser pour leur taux d’alcool élevé et leur marketing agressif envers les jeunes. Le conseil estime que l’on doit tirer des leçons de cette affaire.
« On sent que les lois n’ont plus d’importance et ça doit changer », indique le président du conseil mis en place en 2006.
Au total, l’organisme a traité 20 plaintes provenant de 28 personnes et organismes au cours de la dernière année. Il s’agit d’une hausse importante, alors que seulement 11 plaintes avaient été formulées il y a deux ans à peine.
Les plaintes comptabilisées au dernier rapport visent 5 producteurs, 10 bars ou organisateurs d’événements, 3 chaînes d’épiceries, et une dernière cible la SAQ.
LAXISME GOUVERNEMENTAL
À défaut de pouvoir sanctionner luimême les contrevenants, le conseil souhaite voir le gouvernement faire preuve d’un peu plus de tonus dans les dossiers entourant la consommation et la vente d’alcool.
En fait, Claude Béland estime qu’en ne punissant pas ceux qui contournent la loi, Québec fait partie du problème.
« Les gens de l’industrie ont réalisé qu’ils pouvaient aller plus loin parce que le gouvernement ne perdait pas son temps sur ces questions-là. Une des grandes causes de tout ça, c’est le laxisme du gouvernement », lance M. Béland.