Congés de maladie trop coûteux pour le CIUSSS
La direction veut sensibiliser ses médecins en Mauricie
La direction du CIUSSS de la Mauricie-et-du-centre-du-québec est tellement préoccupée par les coûts reliés à l’explosion des congés de maladie chez ses employés qu’elle demande aux médecins traitants de reconsidérer des retours au travail.
Le 16 février dernier, les médecins traitants du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-et-du-centre-du-québec ont reçu une lettre de leurs patrons soulignant que l’augmentation « appréciable des absences en assurance salaire » coûtait très cher.
La lettre signée par le président du CIUSSS, Martin Beaumont, et le président du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP), Jocelyn Gervais, indique que la facture liée à ces absences a « explosé » au cours des dernières années et risque d’atteindre 36 M$ cette année.
La direction soutient aussi qu’il y a « un impact potentiel sur les soins dispensés » à la population « en raison de la difficulté à remplacer cette main-d’oeuvre absente ».
« Nous vous interpellons afin de vous sensibiliser aux impacts au plan humain et financier que la situation de l’assurance salaire peut avoir sur notre offre de service à la population », relate la missive.
Ainsi, les patrons invitent leurs médecins à consulter le Guide de l’employeur concernant le traitement des périodes d’absence pour invalidité.
Les employés qui se sont confiés principalement sur les réseaux sociaux trouvent aberrant que la direction du CIUSSS demande aux médecins de revoir leurs critères d’arrêt de travail pour des patients qui oeuvrent dans le réseau de la santé.
« Mon employeur demande à nos médecins de famille d’éviter de nous mettre en arrêt de travail pour burn-out parce que ça coûte cher et que ça crée de la pénurie... c’est non seulement de l’esclavage, mais de sa faute si les employés tombent », a affirmé une infirmière de cet endroit.
DÉFENSE
Le directeur des ressources humaines de l’organisation, Louis Brunelle, assure qu’il s’agit simplement d’une lettre de sensibilisation adressée à leurs partenaires médecins et non d’une directive. « C’est sûr qu’on met en relief le fait que ça coûte très cher et qu’il y a beaucoup de monde en absence. C’est difficile », soutient-il, assurant que le but n’était pas de s’ingérer dans le travail des médecins.