Des dépenses « stupides et inutiles », selon la CAQ
Le « March Madness » fait réagir l’opposition
Les ministères gaspillent les fonds publics au mois de mars afin d’éviter de subir des compressions dans leurs budgets de fonctionnement, estime le porte-parole de la Coalition avenir Québec, Éric Caire.
« Non seulement on décourage les bons administrateurs d’avoir un budget serré, mais on encourage les dépenses stupides et inutiles », affirme le critique caquiste du Conseil du trésor.
Le Journal révélait hier que les dépenses des ministères sont six fois plus élevées en mars que la moyenne des autres mois, au chapitre des fournitures de bureau et en équipement informatique.
Cette fièvre dépensière, surnommée « March Madness », s’explique par l’arrivée de la fin de l’année financière.
Un organisme qui ne dépense pas l’entièreté de son budget risque de s’en voir amputer une partie l’année suivante.
MAUVAISE GESTION
La CAQ propose donc de revoir la façon d’allouer les budgets pour permettre aux bons gestionnaires de conserver les surplus modestes.
« Comment veut-on aller chercher de la performance de la part de nos administrateurs quand on pénalise les bons et qu’on récompense les cancres ? » lance Éric Caire.
À cette fin, le député de La Peltrie a déposé le projet de loi 992 en septembre dernier afin de rendre les sous-ministres plus imputables.
« On demande que la gestion des sous-ministres soit vérifiée par la vérificatrice générale en fonction des objectifs, des cibles et des budgets qui leur ont été confiés », résume Éric Caire.
BASE PLURIANNUELLE
De son côté, le PQ plaide plutôt en faveur de budgets ministériels sur une base pluriannuelle.
« Dans ce contexte-là, si quelqu’un réussit à bien faire une année, il n’y voit pas une menace pour ses budgets futurs », explique le porte-parole péquiste en matière de finances, Nicolas Marceau.
Le gouvernement péquiste de Pauline Marois avait d’ailleurs commencé à étudier la question en 2013, souligne Nicolas Marceau, mais a manqué de temps pour mettre la mesure en place. « C’est un gros paquebot », dit M. Marceau.
EN FONCTION DES BESOINS
Au cabinet du président du Conseil du trésor, qui tient les cordons de la bourse au gouvernement, on ne semble toutefois pas en voie de changer la méthode d’allocation des budgets.
« Les crédits sont accordés aux ministères en fonction de leurs besoins, rappelle l’attaché de presse de Pierre Arcand, dans une réponse écrite. Ils doivent démontrer pourquoi ces sommes doivent leur être allouées. »