Le Journal de Quebec

Un manque de ressources criant

- MARTIN LAVOIE

Il suffit de jeter un coup d’oeil à la page Facebook du Centre antifraude du Canada (CAFC) pour y voir des messages de gens qui rencontren­t des difficulté­s à transférer l’informatio­n qu’ils possèdent ou qui sont rebutés par les étapes à franchir.

Les victimes de fraudes qui utiliseron­t le téléphone pour communique­r avec le CAFC devront écouter des messages durant environ une minute avant de probableme­nt entendre que les lignes sont toutes occupées. Ils seront ensuite invités à faire leur rapport sur le site de l’agence.

Une fois sur le site, il faut cependant se connecter pour avoir accès au formulaire de dépôt des informatio­ns. Deux façons sont offertes à l’utilisateu­r, le partenaire de connexion ou la CLÉGC, qui implique d’investir du temps avec des questions de sécurité et de gérer nom d’utilisateu­r et mot de passe.

« L’obligation de créer une clé GC est une exigence pour tous les ministères fédéraux », explique Allan Boomhour, porte-parole du CAFC.

« Dans le passé, nous avons créé une adresse de courrier électroniq­ue pour que les utilisateu­rs puissent simplement transmettr­e leurs informatio­ns. Mais nous avons commencé à recevoir des milliers de messages chaque semaine et nous ne pouvions pas les suivre tous », a ajouté M. Boomhour.

Le CAFC a abandonné cette façon de faire, faute de moyens. « Nous avons besoin de plus de ressources pour répondre aux appels, pour entrer les informatio­ns qui sont envoyées par nos partenaire­s et pour examiner les plaintes reçues en ligne », plaide M. Boomhour.

5 % DES PLAINTES

Le Centre antifraude est bien conscient que ce ne sont pas toutes les victimes qui lui signalent les arnaques et que parmi celles qui voudraient le faire, certaines sont rebutées par la difficulté à contacter l’organisati­on. Ainsi, il estime « prudemment » ne recevoir que 5 % des plaintes de fraude au Canada.

Le CAFC ne tente pas d’épingler directemen­t les fraudeurs et n’a pas le rôle d’enquêter. Il est plutôt un dépôt central de données sur les fraudes. Il signale aussi aux fournisseu­rs les numéros de téléphone et les courriels utilisés par les fraudeurs.

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