Labeaume heureux des appuis
De son côté, le chef de l’opposition a continué d’exiger un référendum sur le tramway
Satisfait des appuis que recueille le projet de tramway, le maire Régis Labeaume note que l’opposition de Québec 21 se retrouve maintenant « isolée » dans le paysage politique du Québec.
Le maire, qui n’a pas souhaité s’adresser aux journalistes avant le conseil, a profité de la séance pour revenir sur le projet de transport structurant. Les échanges ont d’ailleurs porté pratiquement exclusivement sur ce sujet, hier.
Alors que l’appui de la Coalition avenir Québec s’est ajouté à celui du Parti libéral, du Parti québécois, de Québec solidaire et de l’opposition de Démocratie Québec, le maire a noté que les deux conseillers de Québec 21, qui représentent l’opposition officielle à l’hôtel de ville, se retrouvent « complètement isolés au moment où on se parle ».
Le chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, « est le seul maintenant qui veut un référendum dans tous les partis politiques au Québec. […] Même des gens qui ne m’aiment pas profondément sont d’accord avec le projet », a-t-il soumis.
« Ça fait du bien d’avoir un projet collectif. Parce que le dernier qu’on a eu, c’était l’amphithéâtre », a ajouté le maire, se réjouissant des commentaires « enthousiastes » reçus depuis l’annonce de vendredi.
« DÉSASTRE FINANCIER »
M. Gosselin a, quant à lui, descendu le projet en flammes. Disant prévoir un « désastre financier », il a vilipendé le maire pour ses volte-face dans le dossier du tramway. Il anticipe des dépassements de coûts, craint plusieurs pertes de voies pour l’auto, appréhende un chantier et des opérations de dynamitage très dérangeants. « Ça va être le bordel en ville pendant des années. »
Le chef de l’opposition a aussi laissé entendre que le tracé aurait été choisi pour favoriser les développements immobiliers du promoteur Michel Dallaire, qui pilote Le Phare et le secteur commercial et résidentiel autour du IKEA.
« Je ne vois pas le gain total net de ce réseau quant à l’amélioration des temps de parcours », a-t-il lâché. Tenant mordicus à ce que les citoyens soient consultés, il proposait même de prendre la tête du camp du Non. Il a déploré à plusieurs reprises que le projet ne comprenne pas non plus d’interconnexion avec Lévis.
« ON SENT QU’IL Y A DE L’ENTHOUSIASME. ON OUBLIE QUE LES GENS DE QUÉBEC SONT FIERS DE CE QUI SE PASSE. MÊME LES GENS QUI AVANT N’ÉTAIENT PAS D’ACCORD AVEC LE TRANSPORT COLLECTIF SONT ÉPATÉS PAR LA GROSSEUR DU RÉSEAU. IL Y A QUELQUE CHOSE DE GRANDIOSE ET D’AGRÉABLE À SAVOIR QU’ON PEUT ENTRER DANS LA MODERNITÉ. »
– Régis Labeaume, maire de Québec
« LE MAIRE NE CESSE DE TENTER D’ENDORMIR LES CITOYENS EN DISANT QU’IL TRAVAILLE CE PROJET-LÀ DEPUIS HUIT ANS. [...] IL NOUS A VENDU DU RÊVE POUR UNE PROJECTION D’AUGMENTATION DE LA PART MODALE DE SEULEMENT 3 %. EST-CE QU’ON VA INVESTIR DES MILLIARDS POUR 1, 2 OU 3 % DE PART MODALE ? »
– Jean-françois Gosselin, chef de l’opposition
À LA DÉFENSE DE LA RIVE-SUD
Irrité, le maire a répondu à chaque argument, accusant l’opposition de vouloir « rapetisser la ville ». « Je trouve que le chef de l’opposition défend beaucoup plus les gens de la Rive-sud que les gens de Beauport. J’ai rien contre les gens de la Rive-sud, mais je ne l’ai pas entendu défendre ses concitoyens de Beauport. Je n’en reviens pas. Qu’il lâche Lévis et qu’il s’occupe de son monde de Beauport. »
Talonné par M. Gosselin, M. Labeaume a juré qu’il ne savait pas en campagne électorale que le gouvernement libéral était désormais ouvert à payer pour un tramway. « Je l’ai appris à l’arrivée de Sébastien Proulx [comme ministre responsable de la Capitale-nationale], à la mi-octobre. Je ne le savais pas qu’il était prêt. […] Si je l’avais su, je n’aurais pas frappé si fort sur le projet de Mme [Anne Guérette] de Démocratie Québec même si je n’étais pas d’accord avec le tracé. »
— Avec la collaboration de Taïeb Moalla