Poutine renforcé face aux Occidentaux
MOSCOU | (AFP) Vladimir Poutine, réélu avec le score le plus élevé en plus de 18 ans de pouvoir, se trouvait hier en position de force face aux Occidentaux, qui le boudent plus que jamais depuis l’affaire de l’ex-espion russe empoisonné en Angleterre.
Avec 76,7 %, soit plus de 56 millions de voix, il est arrivé très loin devant ses adversaires avec une participation supérieure à la présidentielle de 2012, au prix, selon l’opposition et D’ONG russes, de milliers d’irrégularités : bourrages d’urnes et électeurs emmenés par autobus entiers sous la pression de leurs employeurs.
« COMME EN AMOUR »
Avec cette victoire, Vladimir Poutine s’impose plus que jamais comme étant l’homme fort d’une Russie qu’il a replacée au premier rang sur la scène internationale, au prix de tensions croissantes avec les Occidentaux. S’il s’est dit hier prêt au dialogue avec tous les autres pays, il a prévenu : « Comme en amour, il faut que les deux parties y aient un intérêt, sinon il n’y aura pas d’amour. »
Il a aussi semblé vouloir désamorcer ses déclarations très martiales de la campagne électorale, pendant laquelle il avait vanté les missiles nucléaires russes « invincibles », assurant vouloir réduire les dépenses militaires en 2018 et 2019 et réfutant toute « course aux armements ».
RÉACTIONS
À l’inverse des messages qui ont afflué des dirigeants des pays alliés comme la Chine et le Venezuela, les Occidentaux ont semblé traîner les pieds pour le féliciter.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a « chaleureusement » félicité le président russe, l’appelant à « poursuivre le dialogue » afin de trouver des « solutions » aux « défis bilatéraux et internationaux ».
Sa victoire a en revanche été rapidement saluée par les chefs d’état chinois Xi Jinping, iranien Hassan Rohani, vénézuélien Nicolas Maduro. Le président syrien, Bachar al-assad, et le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, entre autres, ont aussi félicité M. Poutine.