Bientôt une taxe sur les boissons sucrées
Québec ouvre la porte à une mesure qui pourrait lui rapporter 80 M$ par année
Le gouvernement Couillard ouvre la porte à l’imposition d’une nouvelle taxe sur les boissons sucrées au Québec. Un comité se penchera spécifiquement sur cette mesure qui pourrait rapporter plus de 80 M$ par année dans les coffres de l’état, a appris Le Journal.
Un comité du ministère de la Santé et des Services sociaux a maintenant le mandat d’étudier les options et fournir d’ici l’an prochain des recommandations pour introduire une nouvelle taxe sur les boissons sucrées.
« Les recommandations des experts à ce sujet permettront, entre autres, d’envisager des mesures d’atténuation », a indiqué hier une porte-parole du ministère de la Santé, Marie-claude Lacasse.
C’est la première fois que l’on retrouve noir sur blanc les intentions du gouverne- ment Couillard pour introduire une taxe sur les boissons sucrées.
Cette mesure se retrouve dans le plan d’action interministériel de la Politique gouvernementale de prévention en santé.
Selon nos informations, l’introduction d’une taxe de 10 cents prélevée par litre de boissons sucrées générerait des revenus annuels de plus de 80 millions de dollars pour le gouvernement.
Selon des données publiées l’an dernier par l’institut de la statistique du Québec, 63 % des Québécois âgés de 15 à 17 ans consomment des boissons sucrées de façon « régulière », c’est-à-dire au moins deux par semaine.
UN NON-SENS
À la Fédération canadienne des contribuables (FCC), qui dit avoir eu vent de cette mesure récemment, on juge inutile l’introduction d’une nouvelle taxe sur les boissons sucrées alors que ces produits sont déjà taxés à une hauteur de 15 % au Québec.
« Les Québécois paient déjà suffisamment de taxes pour que l’on continue à les saigner à blanc », a dénoncé hier le porte-parole de la FCC, Carl Vallée.
Selon ce dernier, une taxe sur les boissons sucrées serait également régressive en raison de son impact important sur les ménages à faibles revenus.
AILLEURS
Plusieurs grandes villes américaines ont tenté au cours des dernières années de taxer les boissons sucrées.
Chicago a retiré l’an dernier sa taxe, deux mois seulement après son entrée en vigueur. New York a échoué dans sa tentative pour interdire les grands formats de boissons gazeuses.
Par contre, les villes d’albany, Boulder, Berkeley, Oakland, Philadelphie et San Francisco ont réussi à introduire depuis 2014, avec succès, des taxes sur les boissons sucrées.