Le vapotage serait dangereux pour le foie
Cette pratique favoriserait l’accumulation de graisse
CHICAGO | (AFP) L’usage des e-cigarettes (vapoteuses) pourrait contribuer à une accumulation de graisse dans le foie, exposant à des risques pour la santé, indique une étude américaine présentée dimanche à ENDO 2018, le congrès annuel de la Société américaine d’endocrinologie à Chicago, aux États-unis.
Les risques potentiels de la cigarette électronique sur la santé à long terme — chez les adolescents et les jeunes adultes notamment — sont encore flous. Parmi eux, l’effet de la nicotine contenue dans les substances chimiques des aérosols sur le foie, le diabète, la maladie cardiaque ou l’infarctus reste inconnu, selon l’étude.
En février dernier, une vaste étude américaine menée par des chercheurs de L’UC San Francisco a montré que l’usage quotidien de vapoteuse multipliait par deux le risque de crise cardiaque.
Pour en savoir plus, les chercheurs ont exposé pendant 12 semaines des rongeurs aux aérosols d’e-cigarette une fois privés du gène de la dégradation des graisses appelé « apolipoprotéine E » (APOE), augmentant leur risque de maladie cardiaque et l’accumulation de graisse dans le foie.
Les niveaux d’exposition à la nicotine étaient équivalents à ceux des fumeurs et utilisateurs de cigarette électronique, précise l’étude. Les souris ont par ailleurs suivi un régime alimentaire riche en graisses et cholestérol.
MODIFICATIONS GÉNÉTIQUES
L’étude montre 433 modifications génétiques liées au développement de la maladie du « foie gras » chez les souris exposées aux e-cigarettes ainsi que des changements au niveau des gènes associés aux rythmes circadiens, autrement dit l’horloge biologique du corps.
« On sait que le dysfonctionnement du rythme circadien accélère le développement de maladie du foie incluant des maladies du foie gras », soulignent les auteurs de l’étude.
« Étant donné que la graisse accumulée dans le foie va probablement avoir des effets nuisibles sur la santé, nous concluons que les vapoteuses ne sont pas aussi sûres que ce qui est présenté aux consommateurs », explique Theodore C. Friedman, auteur de l’étude qui encourage les pouvoirs publics « à prendre des mesures pour arrêter l’utilisation croissante d’e-cigarettes chez les jeunes et chez adultes ».