Modèle en quête de raffinement
La Hyundai Sonata figure parmi les automobiles de taille intermédiaire les plus connues. Ce modèle, qui a déjà été parmi les plus populaires de sa catégorie, peine aujourd’hui à susciter l’intérêt d’une clientèle plus importante.
Tous les créneaux de notre marché automobile sont dominés par quelques produits-vedettes que les marques rivales tentent d’émuler avec leurs propres modèles. Au rayon des autos de taille intermédiaire, la Toyota Camry et la Honda Accord se disputent depuis quelques années la première marche du podium. Et les autres intermédiaires ? Elles suivent, tant bien que mal.
C’est le cas de la Hyundai Sonata, une élégante berline dont l’esthétique a d’ailleurs été revampée l’an dernier dans un effort pour accroître son attrait. Le constructeur rêve sûrement de la revoir occuper la seconde place de son créneau, comme en 2011. Mais depuis, c’est la dégringolade. La Sonata a terminé l’année 2017 au cinquième rang avec la moitié moins de ventes que la Camry, la favorite.
L’engouement persistant des consommateurs à l’égard des véhicules utilitaires, qui a contribué l’an dernier à faire chuter de 20 % les ventes de voitures intermédiaires en Amérique du Nord, n’aide naturellement pas la cause de cette grande berline coréenne, qui est assemblée à l’usine Hyundai de Montgomery, en Alabama. À tout le moins, cette impopularité relative n’est pas liée à un manque de diversité au sein de sa gamme puisque Hyundai offre six versions différentes, de la GL d’entrée de gamme à la Limited très cossue, sans oublier la sportive 2.0T Sport. Il s’agit d’une gamme qui ratisse large, par son éventail de prix de base qui va de 25 000 $ à 37 000 $. De plus, à cela s’ajoutent des versions hybrides et hybrides rechargeables peu gourmandes en carburant.
MOTEUR QUI PREND DU RECUL
Pour tous les modèles qui ne sont pas hybrides, sauf la 2,0T Sport, le constructeur a recours à un moteur atmosphérique unique. Fort de ses 185 ch, ce 4-cylindres de 2,4 L produit 178 lb-pi de couple. Ces cotes plutôt quelconques expliquent les 8 s bien comptées qu’il faut pour passer de 0 à 100 km/h. Il faut admettre qu’à côté de cela, les moteurs à 4 cylindres de 2,0 et 2,5 L de l’accord et de la Camry, qui livrent chacun plus de 200 ch, jettent de l’ombre sur celui de la Sonata. Le moteur turbo de 2,0 L réservé à la Sonata 2.0T Sport les égale, c’est vrai, mais ce modèle demeure peu connu et peu diffusé.
Le 4-cylindres atmosphérique de la Sonata, moteur qui équipait la version Limited dont nous avons fait l’essai, se révèle néanmoins doux. De plus, la boîte de vitesses automatique à 6 rapports à laquelle il est jumelé bénéficie d’un étagement judicieux qui rend les changements de rapports imperceptibles et contribue à l’agrément de conduite.
Le constructeur attribue une consommation moyenne de 8,5 L/100 km à cette voiture, mais nous l’avons dépassée allègrement en réalisant une moyenne de plus de 10 L/100 km lors de notre essai. De toute façon, par rapport au 4-cylindres atmosphérique de la nouvelle Camry, qui affiche des cotes
vaguement supérieures à 7 L/100 km, le moteur de la Sonata semble mûr pour des améliorations.
La suspension indépendante, qui masque assez bien les défauts du revêtement, contribue aussi à feutrer le roulement. Toutefois, un manque de matériaux isolants au niveau du châssis et du coffre rend parfois son travail audible, un détail que Toyota et Honda n’ont pas perdu de vue en développant leurs berlines intermédiaires respectives.
Tous les modèles de la gamme sont livrés avec des roues en alliage d’aluminium, même la Sonata GL d’entrée de gamme. Cette dernière a des roues de 16 po, alors que tous les autres modèles, sauf la 2.0T Sport, ont des roues de 17 po. D’élégantes roues de 18 po sont réservées à cette sportive à moteur turbo.
INTÉRIEUR SPACIEUX
La Sonata demeure avant tout une automobile à vocation familiale, et dans ce rôle, elle excelle grâce à son habitacle spacieux. Il procure amplement d’espace pour permettre à quatre adultes de faire de longs voyages agréablement. D’ailleurs, à l’avant, on retrouve des sièges baquets amples qui procurent un soutien satisfaisant dans les courbes. À l’arrière, par contre, le dossier de la banquette est trop incliné et son siège plutôt mou.
Le coffre, par ailleurs, convient aussi aux besoins d’une petite famille. Son volume utile important (462 L) le rend très pratique. Ce coffre se compare favorablement à celui des modèles rivaux les plus populaires. De plus, toutes les versions sont dotées d’une banquette arrière à dossiers rabattables 60/40, qui permettent d’accroître l’aire de chargement pour transporter des objets longs et encombrants.
La refonte de cette berline apporte de nouveaux systèmes de connectivité qui remettent la Sonata au goût du jour. Il s’agit de nouveautés comme, par exemple, ce port de recharge USB supplémentaire placé judicieusement à l’arrière de la console centrale, ou encore cet autre dispositif de recharge sans fil pour les téléphones cellulaires plus moderne. Exclusif à la Sonata Limited, cet équipement permet au conducteur de les recharger en les déposant dans un espace de la console centrale, sans devoir utiliser de fil. Très appréciable en hiver, le volant chauffant, lui, fait heureusement partie de la dotation de série de plusieurs de modèles (GLS, GLS Tech, Limited et 2.0T Sport).
La dotation de série de la Sonata comprend les interfaces Carplay d’apple et Android Auto. Plusieurs versions peuvent aussi être livrées avec le nouveau système télématique BlueLink de Hyundai. Bluelink procure, par exemple, une fonction de démarrage à distance avec réglage de température, les verrouillages et déverrouillages à distance des portières, et un accès direct au service d’assistance routière.
Dans l’ensemble, la finition paraît très correcte. C’est en regardant de plus près, cependant, que la Sonata déçoit. On dénote alors une surabondance de plastique de texture dure surtout dans
la partie avant de l’habitacle, de nombreuses surfaces sans peinture (sous le capot et sur la face intérieure du couvercle du coffre) et l’absence de petits détails désormais standard sur un grand nombre de véhicules rivaux. Je pense, par exemple, à une poignée pour le couvercle du coffre, qui éviterait qu’on se salisse les mains en le refermant. Tout cela donne l’impression que le constructeur a lésiné sur les détails, ou encore qu’il n’est pas à l’écoute de sa clientèle, ce qui pourrait expliquer le déclin des ventes de la Sonata.
À tout le moins, cette berline bénéficie d’un des meilleurs programmes de garanties de l’industrie, une qualité qui bonifie la valeur de reprise de cette auto, qui a cependant du chemin à faire pour égaler la nouvelle Camry.