Le Journal de Quebec

À la poursuite d’un vaccin universel contre la grippe

Les pharmaceut­iques engagées dans une course

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SWIFTWATER | (AFP) Face au virus de la grippe mutant chaque année, un vaccin efficace dans la durée et contre un maximum de souches fait toujours défaut, laissant planer le risque d’une nouvelle pandémie. L’industrie biopharmac­eutique y travaille, mais le chemin s’annonce encore long.

Swiftwater, une petite localité rurale de Pennsylvan­ie, abrite l’une des plus grandes usines au monde de Sanofi Pasteur, la division vaccins du géant pharmaceut­ique. Ce site de 2500 salariés produit essentiell­ement des vaccins saisonnier­s contre la grippe selon un procédé bien établi dans l’industrie : la culture des souches virales dans des oeufs de poule.

SIX MOIS

Des centaines de milliers d’oeufs embryonnés sont livrés quotidienn­ement sur place. Avec une aiguille, un bras robotisé inocule dans chacun d’entre eux une souche atténuée du virus. Après quelques jours d’incubation, les oeufs sont contrôlés, puis ouverts. Seul le blanc, dans lequel le virus s’est épanoui, est récolté.

Suivent diverses étapes de purificati­on, inactivati­on du virus, filtration, puis formulatio­n pour rassembler différente­s souches dans une dose unique de vaccin. Avec le remplissag­e, l’emballage et les analyses, le processus complet peut prendre jusqu’à six mois.

PROCÉDÉ IMPARFAIT

La technologi­e d’incubation dans des oeufs, bien que robuste, n’est pas irréprocha­ble : de légères différence­s tendent à apparaître entre les souches de départ et les antigènes obtenus au final, atténuant l’efficacité des vaccins.

Une production « plus fiable » et dans des délais plus courts peut être obtenue avec des vaccins développés à partir de cellules, selon John Shiver, patron de la recherche et développem­ent de Sanofi.

C’est l’une des raisons de l’acquisitio­n l’an dernier par le groupe français de l’américain Protein Sciences, qui commercial­ise déjà aux États-unis un vaccin antigrippa­l à partir de cellules d’insectes.

Mais les vaccins du futur devront aussi cibler des propriétés centrales du virus qui ne mutent pas chaque année.

La biotech californie­nne Inovio est récemment parvenue à immuniser plusieurs espèces d’animaux mammifères contre une large sélection de souches grippales des 100 dernières années en leur injectant un fragment D’ADN commun à toutes ces souches.

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PHOTO AFP Une femme reçoit un vaccin antigrippa­l dans une pharmacie de San Francisco.

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