À quand l’austérité du Régime ?
Cela fait déjà plusieurs années que le gouvernement libéral nous a habitués comme citoyens payeurs de taxes à nous serrer la ceinture par rapport à la rigueur budgétaire dont nous sentons encore les effets dommageables en matière de services, tarifs, imposition, et j’en passe.
Nos décideurs politiques semblent agir avec une totale absence de sensibilité quand il est question de maintenir, à défaut de l’améliorer, la qualité des soins de nos proches et la qualité de travail de ceux et celles qui s’appliquent à les pratiquer.
Que ce soit en matière de justice, de taxation ou d’infrastructures routières – pour lesquelles l’ancien ministre des Finances Raymond Bachand nous avait promis des investissements à grande échelle à l’intérieur même d’un programme qui augmentait la taxe sur l’essence, pour ensuite l’investir à la réalisation de grands travaux si urgents et nécessaires –, force est de constater que la redistribution des deniers publics n’est pas au rendez-vous. Nous le voyons ces temps-ci, les libéraux devenus impopulaires saupoudrent de montants d’argent, qui semblent leur appartenir, les groupes et lobbies qui seront hypothétiquement payants à la prochaine élection provinciale.
Cette façon de nous annoncer leur exercice budgétaire date selon moi d’une autre époque. Il ne fait aucun doute que pour expliquer de tels constats, il n’y a que l’histoire, c’està-dire cette vieille culture politique coupable qui a toujours perduré au fil du temps et qui n’a pas su se métamorphoser pour faire renaître de nouvelles façons de gouverner moins pitoyables. Ces annonces bidon n’ont pour résultats que l’effet marketing.
VOLONTÉ POLITIQUE
En prenant en considération la discipline préférée des politiciens et politiciennes qui nous gouvernent, soit la mathématique budgétaire, tellement prétentieuse et confiscatoire, pour arriver à leur objectif comptable, ne serait-il pas souhaitable et légitime qu’ils puissent se l’appliquer à eux-mêmes sous forme de diète représentative ? À savoir, diminuer le nombre de circonscriptions électorales, ce qui aurait pour effet d’économiser en ce qui concerne le personnel politique et, du même coup, permettrait de reconfigurer le travail parlementaire qui, par son adminis- tration lourde et obsolète, ne fait que rejaillir sur l’intérêt partisan.
Nous ne pouvons tolérer l’austérité discriminatoire, c’est-à-dire celle seulement réservée aux autres. Mais pour réaliser un tel projet, il est indéniable qu’il nous faut au sommet du pouvoir de grands hommes ou grandes femmes d’état qui exploiteront leur leadership pour pouvoir mettre en oeuvre ces nécessaires intentions. Nous n’avons plus besoin de ces petits politiciens qui excellent à pratiquer les petites joutes de basse-cour.
RÉFORMER EN MATIÈRE D’ÉTHIQUE
Notre système politique, par ses organes décisionnels, s’est constitué sur un modèle qui n’est plus dans l’ère du temps, qui n’a pas su se moderniser en prenant en considération les réalités d’aujourd’hui, ce qui le rend improductif et rétrograde. La gouvernance, par ses bureaucraties, est guidée sous d’anciens schémas contre-productifs qui se doivent d’être effacés et qui n’ont fait qu’accélérer un insupportable laxisme. Les sociétés ont changé, évolué, ce qui veut dire que le peuple, le citoyen du Nouveau Monde est de plus en plus sensible à ce que son désir ou à tout le moins sa volonté se fasse entendre auprès des responsables politiques.
À compter d’aujourd’hui, il est essentiel que soient réformées nos grandes institutions publiques afin que nous puissions tous ensemble ériger le socle d’une démocratie nouvelle. Il resterait à développer ces nouvelles orientations et en même temps définir les contours et grandes lignes de ce que cela comporterait comme chantier pour que cette nouvelle démarche incarne un changement majeur.
Ce travail semble colossal, mais il demeure incontournable à juste titre. Sous Jean Lesage, nous avons profité de sa fameuse Révolution tranquille, alors que maintenant, nous devons nourrir l’espoir de profiter d’une judicieuse Révolution démocratique.