Le Journal de Quebec

Ados arrêtés pour des photos explicites

Les six élèves du Séminaire des Pères Maristes s’exposent à de graves accusation­s

- DOMINIQUE LELIÈVRE

L’arrestatio­n de six élèves qui auraient propagé des photos explicites de mineures secoue le Séminaire des Pères Maristes, à Québec, qui entend agir pour sensibilis­er ses jeunes au phénomène des « sextos ».

La police de Québec a procédé à l’arres tation de s ixgarçons âgés de 12 à 14 ans , tous étudiants dans cette école s econdaire privée du quartier Sillery, mercredi, deux s emaines après avoir été avis ée que des photos à caractère pornograph­ique de trois adoles centes circulerai­ent entre des élèves .

L’établis s ement explique avoir été informé de la s ituation par des parents de victimes prés umées , elles aus s i âgées de 12 et 13 ans .« J’ai tout de s uite communiqué avec le Service de police, on a s ais i les cellulaire­s des garçons et on a commencé à pos er des actions », a mentionné au Journal s on directeur général, François Sylvain.

Les s ix élèves ont été libérés en attendant leur comparutio­n à la Chambre de la jeunes s e, où ils pourraient faire face à des accus ations de pos s es s ion et de dis tribution de pornograph­ie juvénile.entre-temps , il leur es t interdit d’approcher les jeunes filles concernées .

UNE « BOMBE »

M.sylvain admet avoir été ébranlé par le témoignage des parents qui lui ont fait part des faits allégués le 18 avril.une formation s ur le phénomène des « s extos » es t pourtant offerte chaque année aux clas s es de 1re s econdaire, dit-il.

« À ce moment-là, c’était une bombe dans le milieu.[…] Ils [les élèves ] ont tous reçu le mes - s age, mais à voir le nombre d’élèves impliqués , je me dis que ça veut dire que le mes s age qui a été livré n’a pas été compris .Avec notre pers onnel, il va falloir voir comment chaque année on peut, comme on dit, taper s ur le clou et faire des rappels importants », a-t-il réagi.

Le Séminaire des Pères Maris tes a s us pendu pendant s ix jours les élèves arrêtés , avant de les réintégrer dans un bâtiment s éparé.ils devront aus s i faire une croix s ur un voyage de fin d’année à Bos ton et s ur une compétitio­n s portive.

« Je pens e que les jeunes , au début, ont commis une erreur de jugement, mais après , quand ils ont vu dans quoi ils étaient embarqués , moi je fais pers onnellemen­t la déduction que ces jeunes -là étaient comme pris au piège et ne s avaient pas comment s ’en s ortir », avance M.sylvain.

PAS CONSCIENTS

Son école n’es t pas la s eule à faire face à des cas de « s extos » qui s e terminent mal.le phénomène prend de l’ampleur à Québec, avec une vingtaine de dos s iers ouverts en 2016 au SPVQ, s oit deux fois plus qu’en 2013.

Selon Amélie Bleau, s exologue et directrice de l’organis me Sexplique, les adoles cents qui s ’adonnent à cette pratique ne s ont s ouvent pas cons cients des cons équences qui les guettent.

« Les jeunes ont de la mis ère à s e projeter dans le futur et à s e projeter dans les cons équences . […] Un jeune homme qui montre, par exemple, une photode s eins d’une fille à un autre a de la mis ère à s e dire que ça va lui arriver à lui, mettons , une arres tation, ou que s on ami va la partager à un autre ami », obs erve-t-elle.

Les adoles cents de plus de 12 ans reconnus coupables de telles infraction­s s ’expos ent à des s anctions allant des travaux communauta­ires au placement en centre jeunes s e.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? La police de Québec compte 13 policiers chargés de faire de la prévention dans les écoles de son territoire, comme ici, à Limoilou, pour le lancement de la campagne Ton selfie, ça ne regarde que toi, en juin 2017.
PHOTO D’ARCHIVES, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS La police de Québec compte 13 policiers chargés de faire de la prévention dans les écoles de son territoire, comme ici, à Limoilou, pour le lancement de la campagne Ton selfie, ça ne regarde que toi, en juin 2017.

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