L’ETA annonce sa dissolution et met fin à ses activités politiques
SAINT-SÉBASTIEN | (AFP) L’organisation séparatiste basque ETA a annoncé hier sa dissolution et la fin de toute activité politique, mettant ainsi un point final à la dernière insurrection armée d’europe occidentale, qui a fait plus de 800 morts et des milliers de blessés en quatre décennies.
« Voilà c’est fait, ça nous a pris 15 ans pour en arriver là et c’est terminé en 15 minutes », a déclaré à Genève David Harland, directeur exécutif du Centre pour le Dialogue Humanitaire, organisation privée spécialisée dans la résolution des conflits.
Dans une « déclaration finale », l’organisation clandestine dit avoir « démantelé l’ensemble de ses structures » et « mettre fin à toute activité politique ».
COUP DE « PROPAGANDE »
Dans un enregistrement audio sur la plateforme internet du journal basque Gara, le texte a été lu par un chef historique de l’organisation, Jose Antonio Urrutikoetxea, dit Josu Ternera, en fuite depuis 2002, et l’« etarra » emprisonnée Marixol Iparragirre.
L’ETA assure avoir pris cette décision « pour que le processus en faveur de la liberté et de la paix continue à travers d’autres voies ». « C’est la conséquence logique de la décision adoptée en 2011 d’abandonner la lutte armée », ajoute-t-elle.
Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy avait dénoncé par avance un coup de « propagande » et prévenu que L’ETA n’obtiendrait « pas d’impunité pour ses crimes », en disant : « Nous ne lui devons rien et nous n’avons à lui être reconnaissants de rien ».
AU MOINS 829 MORTS
Fondée en 1959, L’ETA a fait au moins 829 morts dans une campagne d’assassinats et d’attentats à la bombe en Espagne et en France, au nom de l’indépendance de « Euskal Herria », le Pays basque espagnol et français, et la Navarre.
Décimée par les arrestations de ses chefs, l’organisation classée comme terroriste par l’union européenne avait renoncé à la violence en 2011 et livré ses armes l’année dernière.
Elle avait franchi un pas supplémentaire, dans un message diffusé le 20 avril, en demandant pardon aux victimes qui n’étaient pas parties au « conflit ».
L’opinion avait froidement accueilli cette déclaration qui laissait entendre que les autres, comme les policiers, pouvaient être des cibles légitimes.