Le manoir Montmorency détruit par les flammes
« Deux cents ans d’histoire en ruines », titrait Le Journal, le 14 mai 1993, à la suite de l’incendie qui avait ravagé le manoir Montmorency la veille.
Construit en 1781 par Sir Frederick Haldimand, alors gouverneur du Canada, le manoir était à l’époque une résidence d’été en pierre de style colonial anglais. Le duc de Kent y a passé ses étés, de 1791 à 1794, avec sa maîtresse.
Parmi les propriétaires qui s’y sont succédé, un riche marchand, Peter Patterson, le fait agrandir, mais il meurt en 1851 avant son achèvement. Sa fille unique, Mary, mère de 10 enfants, y fait ajouter des ailes et une annexe.
Au début du 20e siècle, la Québec Railway l’acquiert et en fait un hôtel de luxe, le Kent House. La congrégation des Dominicains l’acquiert en 1954 pour en faire un centre religieux et culturel. C’est là qu’il adopte le nom de manoir Montmorency.
RESTAURATION
Pour ce qui est de l’incendie, combattu pendant une dizaine d’heures par 70 pompiers, les premiers soupçons de la police pointent vers un geste volontaire. Jean-p. Vézina, à l’époque directeur de la Sépaq, qui avait fait l’acquisition du bâtiment et du parc, accuse carrément une coalition qui dénonçait le projet de développement de la chute Montmorency.
Il faut savoir que le manoir subissait des travaux majeurs destinés à lui redonner son cachet d’antan. Les travaux, au coût de 3,5 millions $, étaient réalisés à 80 % et le manoir devait rouvrir ses portes le 22 juin.
La cause serait finalement accidentelle et reliée aux travaux. Le manoir a été rebâti l’année suivante en tentant de respecter l’esprit de l’architecture.