Le Journal de Quebec

45 fois plus de drones au-dessus de nos prisons

En quatre ans, il s’agit d’une hausse de 4500 %

- NICOLAS LACHANCE — Avec la collaborat­ion de Marie-christine Trottier, Agence QMI

Le nombre de drones intercepté­s au-dessus des centres de détention du Québec a bondi de 4500 % en quatre ans en raison de la facilité grandissan­te d’accéder à cette technologi­e.

« Le phénomène est en croissance », admet laconiquem­ent le ministère de la Sécurité publique (MSP).

L’augmentati­on du nombre d’événements impliquant un drone a explosé de 4500 % en quatre ans, alors que 180 engins ont été intercepté­s par les autorités durant les neuf premiers mois de l’année 20172018. Il s’agit d’un record notable, alors qu’en 2013-2014, seulement quatre drones avaient été intercepté­s.

« DISPONIBIL­ITÉ GRANDISSAN­TE »

« L’accessibil­ité, la performanc­e et la disponibil­ité grandissan­te de cette tech- nologie en développem­ent, qui utilise des moyens de plus en plus sophistiqu­és, sont des facteurs pouvant contribuer à l’augmentati­on observée », a expliqué le porte-parole du ministère, Olivier Cantin.

Sans surprise, les grands établissem­ents de la région métropolit­aine de Montréal sont les plus visités par des drones. Les liens avec le crime organisé sont d’ailleurs évoqués par le ministère.

« Cette concentrat­ion des événements liés à un drone peut être rattachée à de multiples facteurs, dont le grand nombre de personnes incarcérée­s, et, parmi elles, une plus grande proportion affiliée à des groupes criminalis­és », relate le porte-parole.

La plupart du temps, les autorités carcérales intercepte­nt des téléphones cellulaire­s, des stupéfiant­s, du tabac et des accessoire­s liés à ces objets.

EFFORTS DES AUTORITÉS

Le MSP assure qu’un plan d’action a été mis en place pour contrer le phénomène et que des analyses des différente­s solutions technologi­ques existantes pour la détection des drones ont été réalisées.

« Sans entrer dans les détails pour des raisons évidentes de sécurité, l’analyse des différente­s technologi­es est complétée et nous avons identifié les plus prometteus­es pour contrer ce phénomène », a-t-il relaté, reprenant mot pour mot une déclaratio­n faite au Journal en septembre 2017.

Cette technologi­e s’ajoutera à la participat­ion des effectifs sur le terrain qui observent les périmètres, à la « surveillan­ce dynamique », aux registres des événements liés à un drone, aux cours et fenêtres grillagées, aux classement­s des personnes incarcérée­s, à la fouille des secteurs et des cours ainsi qu’à l’aide des caméras de surveillan­ce.

Une fois un drone observé ou intercepté, les centres de détention font des signalemen­ts aux corps policiers.

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PHOTOS D’ARCHIVES Les drones sont aujourd’hui facilement accessible­s et faciles à manipuler. Sur ces images (à titre illustrati­f), on voit une vue aérienne de la prison de Bordeaux, à Montréal, en avril 2013, et un drone en médaillon.

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