45 fois plus de drones au-dessus de nos prisons
En quatre ans, il s’agit d’une hausse de 4500 %
Le nombre de drones interceptés au-dessus des centres de détention du Québec a bondi de 4500 % en quatre ans en raison de la facilité grandissante d’accéder à cette technologie.
« Le phénomène est en croissance », admet laconiquement le ministère de la Sécurité publique (MSP).
L’augmentation du nombre d’événements impliquant un drone a explosé de 4500 % en quatre ans, alors que 180 engins ont été interceptés par les autorités durant les neuf premiers mois de l’année 20172018. Il s’agit d’un record notable, alors qu’en 2013-2014, seulement quatre drones avaient été interceptés.
« DISPONIBILITÉ GRANDISSANTE »
« L’accessibilité, la performance et la disponibilité grandissante de cette tech- nologie en développement, qui utilise des moyens de plus en plus sophistiqués, sont des facteurs pouvant contribuer à l’augmentation observée », a expliqué le porte-parole du ministère, Olivier Cantin.
Sans surprise, les grands établissements de la région métropolitaine de Montréal sont les plus visités par des drones. Les liens avec le crime organisé sont d’ailleurs évoqués par le ministère.
« Cette concentration des événements liés à un drone peut être rattachée à de multiples facteurs, dont le grand nombre de personnes incarcérées, et, parmi elles, une plus grande proportion affiliée à des groupes criminalisés », relate le porte-parole.
La plupart du temps, les autorités carcérales interceptent des téléphones cellulaires, des stupéfiants, du tabac et des accessoires liés à ces objets.
EFFORTS DES AUTORITÉS
Le MSP assure qu’un plan d’action a été mis en place pour contrer le phénomène et que des analyses des différentes solutions technologiques existantes pour la détection des drones ont été réalisées.
« Sans entrer dans les détails pour des raisons évidentes de sécurité, l’analyse des différentes technologies est complétée et nous avons identifié les plus prometteuses pour contrer ce phénomène », a-t-il relaté, reprenant mot pour mot une déclaration faite au Journal en septembre 2017.
Cette technologie s’ajoutera à la participation des effectifs sur le terrain qui observent les périmètres, à la « surveillance dynamique », aux registres des événements liés à un drone, aux cours et fenêtres grillagées, aux classements des personnes incarcérées, à la fouille des secteurs et des cours ainsi qu’à l’aide des caméras de surveillance.
Une fois un drone observé ou intercepté, les centres de détention font des signalements aux corps policiers.