Le Journal de Quebec

Scheer tend la main aux Québécois déçus

Les conservate­urs veulent convaincre les électeurs frustrés par le gouverneme­nt Trudeau de se joindre à eux

- VINCENT LARIN

Le chef du Parti conservate­ur Andrew Scheer a affirmé hier que les « valeurs conservatr­ices étaient aussi celles du Québec » hier, appelant les bloquistes et les fédéralist­es qui n’en peuvent plus de voir Justin Trudeau « vivre dans un monde de calinours » à joindre son parti.

Les idées des libéraux « s’inspirent des idées socialiste­s de Québec solidaire », plutôt que « des aspiration­s des familles de Gatineau à Gaspé », a lancé M. Scheer en clôture du conseil national de l’aile québécoise du parti à Saint-hyacinthe.

Il a soulevé que des gains étaient possibles dans la Belle Province, notamment avec la crise qui secoue présenteme­nt le Bloc québécois.

Plusieurs circonscri­ptions sont prenables au Québec, a affirmé le lieutenant du parti dans la province et député d’arthabaska-richmond, Alain Rayes. Il précise toutefois que le parti « ne ferme aucune porte et vise large ».

Andrew Scheer s’est montré très fier de ses recrues, dont l’ancien chef du Bloc québécois Michel Gauthier et le maire de Trois-rivières, Yves Lévesque. Les deux hommes ont donné leurs appuis aux conservate­urs en signant leur carte de membre samedi.

« BEAUCOUP D’AUTRES »

« Il va y en avoir plusieurs autres », a déclaré le chef des conservate­urs en vantant aussi la candidatur­e du parti dans Chicoutimi–le Fjord pour l’élection partielle qui a été annoncée à peine quelques heures plus tôt (voir autre texte en page 13).

Il s’agit de Richard Martel qui a connu une belle carrière au poste d’entraîneur dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

« On sait accueillir au sein de notre grande famille tous ceux qui votaient autrefois pour d’autres partis en pensant que cela pourrait donner une voix plus forte au Québec », a-t-il aussi déclaré dans un appel à peine voilé aux bloquistes déçus.

« Il faut avoir un peu de mémoire et se souvenir à quel point les Québécois voulaient sortir le gouverneme­nt Harper du pouvoir en 2015 », a répondu au Journal la chef du Bloc québécois, Martine Ouellet.

UNDERDOG

En admettant que « tout un chacun a droit à ses idées », l’ancien chef du Bloc, Gilles Duceppe, souligne le fait que son prédécesse­ur Michel Gauthier s’est déjà opposé à certaines positions conservatr­ices, dont la guerre en Irak.

M. Duceppe a aussi nié avoir été approché par les conservate­urs, comme certaines rumeurs le laissaient entendre.

Un rapprochem­ent entre bloquistes et conservate­urs n’est pas surprenant étant donné que les positions des deux partis se rejoignent sur plusieurs thèmes, estime François Petry, coordonnat­eur du site Poltext qui analyse et compile les plateforme­s électorale­s des partis politiques fédéraux et provinciau­x.

« On se fait des amis où l’on peut, surtout quand la situation des conservate­urs est peu enviable au Québec et que Justin est pas mal populaire », indique M. Petry à propos de l’appui de l’ancien chef du BQ Michel Gauthier aux conservate­urs.

Andrew Scheer a convenu plus tard qu’il était le négligé dans la course aux sièges du Québec alors que son parti n’en a jamais obtenu plus d’une dizaine.

« Je suis toujours le underdog [le négligé] », a blagué M. Scheer en rappelant sa victoire à la course à la chefferie du parti où il a surpris en défaisant le favori, Maxime Bernier.

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PHOTO VINCENT LARIN Le chef du Parti conservate­ur Andrew Scheer et son lieutenant québécois Alain Rayes au conseil national de l’aile québécoise du parti à Saint-hyacinthe.

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