Plus d’aînés rendent des logements insalubres
SOREL | Des propriétaires constatent avec impuissance l’augmentation de locataires aînés qui sont inaptes à entretenir leur logement devenu insalubre.
Jean-vincent Marimbordes devra investir 50 000 $ pour rénover son 4 1/2 à Sorel en raison d’une insalubrité grave.
Le propriétaire a été informé du problème lorsque des ambulanciers ont dû se rendre chez un couple de locataires du troisième âge, pour secourir l’homme qui est finalement décédé.
Il y habitait avec sa conjointe depuis plusieurs années. Le couple a toujours bien payé le loyer, mais avec l’âge, il a négligé l’entretien du logement à un tel point qu’il est devenu insalubre.
M. Marimbordes a reçu des avis des pompiers et de la Ville de Sorel pour que le ménage à l’intérieur et à l’extérieur du logement soit exécuté.
« L’odeur est insupportable. Le sol est jonché d’ordures à découvert et d’excréments », lui a signifié la Ville par écrit.
Le propriétaire a interpellé la conjointe du défunt, qui habitait toujours le logement, mais celle-ci sombrait dans une dépression.
M. Marimbordes s’est donc adressé à la Régie du logement qui, après deux ans de démarches, a expulsé l’aînée, mais les dommages à son logement sont majeurs.
HAUSSE DE CAS
Ce genre de cas, où les locataires prennent de l’âge et ne sont plus capables d’entretenir leur logement, se multiplient. Les propriétaires sont souvent impuissants à expulser des gens qui habitent au même endroit depuis plusieurs années et qui paient bien.
« Avec le vieillissement de la population, il va y en avoir de plus en plus. Les propriétaires veulent bien gérer un immeuble, mais pas un établissement en santé mentale. Ils n’ont pas à jouer aux travailleurs sociaux », prévient le porte-parole de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), Hans Brouillette.
Me Miriam Morissette déplore que les propriétaires qui sonnent l’alarme au CLSC ne soient pas entendus parce que la demande doit venir des locataires.
La porte-parole au ministère de la Santé et des Services sociaux, Noémie Vanheuverzwijn, confirme que le consentement de l’usager est nécessaire, sauf si sa vie est menacée.
« L’ODEUR EST INSUPPORTABLE. LE SOL EST JONCHÉ D’ORDURES À DÉCOUVERT ET D’EXCRÉMENTS » – Ville de Sorel