Ferveur proaméricaine à l’aube d’une semaine à haut risque
Les États-unis inaugureront leur ambassade aujourd’hui à Jérusalem
JÉRUSALEM | (AFP) Des dizaines de milliers d’israéliens ont marché hier à Jérusalem, dans un climat de fierté nationale à la veille de l’ouverture sous très haute tension de l’ambassade des États-unis et à l’aube d’une semaine de protestation palestinienne potentiellement explosive.
Agitant les drapeaux frappés de l’étoile de David, chantant et dansant au son de musiques populaires, les marcheurs, essentiellement des jeunes nationalistes religieux, devaient rallier le Mur des Lamentations, lieu sacré du judaïsme, dans la Vieille Ville.
C’est le premier épisode d’une semaine où vont se succéder des événements lourds de signification et de menaces, en commençant avec cet anniversaire de la prise de Jérusalem-est par l’armée israélienne en 1967, qualifiée de « réunification » de la ville par les Israéliens.
ÉTAT D’ALERTE
Aujourd’hui, les États-unis inaugureront en grande pompe leur ambassade à Jérusalem, coïncidant avec le 70e anniversaire de la création d’israël en 1948. Demain, les Palestiniens commémorent la « Nakba », la « catastrophe » qu’a représentée pour eux la proclamation d’israël.
Israël baigne en conséquence dans la ferveur proaméricaine et une douce euphorie blanche et bleue, après une semaine marquée par les coups diplomatiques et militaires infligés à l’iran.
Mais les Palestiniens pourraient protester massivement, faisant redouter une nouvelle conflagration à Gaza.
La police a dit mobiliser un millier d’hommes pour sécuriser l’ambassade et ses alentours, pavoisés de la bannière étoilée et d’affiches proclamant « Trump Make Israel Great Again ».
« Il ne fait aucun doute qu’en termes de sécurité, c’est l’une des semaines les plus intenses », a dit un porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.
Les forces israéliennes sont en état d’alerte élevé aussi dans les territoires palestiniens et autour. L’armée a annoncé qu’elle allait pratiquement doubler ses effectifs combattants autour de la bande de Gaza et en Cisjordanie.
MARCHE DU RETOUR
Dirigée par le mouvement islamiste Hamas, Gaza est sous blocus israélien depuis plus de dix ans. La Cisjordanie, dis- tante de quelques dizaines de kilomètres, est occupée par l’armée israélienne depuis plus de 50 ans.
Gaza est depuis le 30 mars le théâtre d’une « marche du retour » qui voit des milliers de Palestiniens se rassembler le long de la frontière avec Israël. Il s’agit pour eux de revendiquer le droit de retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu’ils ont fuies en 1948, et de dénoncer le blocus.
Les forces israéliennes redoutent que, dès lundi et les jours suivants, les Palestiniens ne cherchent à forcer la frontière.
Depuis le 30 mars, 54 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne à Gaza.