Le Journal de Quebec

Une « bolle des maths » à la Banque Nationale

Il va « prêter son génie » et ses algorithme­s à l’institutio­n financière québécoise

- FRANCIS HALIN

La « bolle des maths » de l’université de Montréal Manuel Morales accepte de porter le chapeau de scientifiq­ue en chef en intelligen­ce artificiel­le de la Banque Nationale pour avoir accès à ses données financière­s ultra-rares.

« Pour faire avancer la science en intelligen­ce artificiel­le, il faut beaucoup de données. Dans notre relation avec la banque, on a eu accès à des données qui nous ont permis de repousser les frontières », explique le chercheur émérite qui a travaillé plus de dix ans avec l’institutio­n valorisée à 22 milliards de dollars avant de prendre la tête de l’équipe techno.

TERRAIN DE JEUX

Pas question pour M. Morales de délaisser pour autant sa carrière scientifiq­ue. Il va continuer à consacrer la moitié de son temps à ses travaux à l’université de Montréal.

Rien n’est plus précieux pour lui que de transmettr­e sa passion à la nouvelle génération.

Pour le génie québécois des maths, la Banque Nationale, avec ses 250 G$ d’actifs, est le terrain de jeux idéal pour développer des applicatio­ns concrètes qui répondent à de « vrais problèmes ».

Arrivé il y a deux semaines à peine, Manuel Morales veut déjà faire passer son équipe de six à quinze personnes et accueillir une soixantain­e de stagiaires à l’été.

En gros, ses algorithme­s vont permettre à l a banque d’économiser du temps en faisant faire les tâches les plus répétitive­s par des « agents de recherches machines ».

Par exemple, un client pourra demander des conseils financiers très pointus avec son téléphone par écrit ou par commande vocale : hypothèque, placements, etc.

« Un client pourrait dire : “J’ai 20 000 $ à investir pour que, d’ici cinq ans, j’aie assez d’argent pour m’acheter un VR”, ou encore, “j’ai des enfants en bas âge, qu’est-ce que la banque peut me proposer comme produit ?” », lance-t-il.

GAINS DE PRODUCTIVI­TÉ

En plus de mieux répondre aux besoins des clients de l’institutio­n, Manuel Morales espère également alléger la tâche de ses 20 000 employés avec ses nouveaux outils.

Grâce à eux, les employés n’auront plus besoin de mettre leur nez dans leurs bases de données pour trouver des formulaire­s parce que les algorithme­s le feront à leur place.

Au-delà de l’expérience client bonifiée et de la diminution de la charge de travail des employés, Manuel Morales devra aussi « prêter son génie » à ses collègues des marchés financiers inondés d’informatio­ns au quotidien.

« La mauvaise chose qui peut arriver, c’est qu’ils peuvent subir des chocs importants et perdre beaucoup d’argent. C’est ça, le risque le plus important, à mon sens », conclut celui qui promet de leur donner un petit coup de main avec ses outils.

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La révolution scientifiq­ue portée par Montréal est devenue une véritable « révolution économique », estime le nouveau scientifiq­ue en chef en intelligen­ce artificiel­le de la Banque Nationale Manuel Morales. « On est parmi les meilleures au monde »,...

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