Intemporelle Petula Clark
Elle retrouve le public de Québec après 50 ans
Qu’elle était belle à voir et entendre la grande Petula Clark, hier soir, à la salle Albert-rousseau. Dans une forme vocale à faire pâlir bien des petites jeunesses, la chanteuse anglaise aux 85 bougies a offert un récital de premier ordre à un public qu’elle n’avait pas revu depuis les années 1960.
Et oui, la dernière fois qu’elle avait mis les pieds sur une scène de Québec, ses succès Don’t Sleep In the Subway et Downtown devaient probablement encore hanter les palmarès. C’est dire combien la rencontre d’hier était rarissime.
Pour l’occasion, Mme Clark n’est pas arrivée les mains vides. En plus des classiques de son répertoire, principalement ceux en français, elle avait aussi au menu quelques morceaux de son plus récent album 100 % fait au Québec, l’exceptionnel Vu d’ici, pour lequel elle a fait équipe avec Antoine Gratton et Louis-jean Cormier, deux gars « très mignons », à ses dires.
PLAISIR NOSTALGIQUE
Des gars doués aussi, si on en juge par la qualité et la fraicheur de titres comme Ceux qu’on aime, Danser avec son ombre et Le chemin de la gare, des nouveautés que Petula Clark a déjà parfaitement en main.
Mais le plaisir était d’abord et avant tout nostalgique. Dans un même élan, la star et les Québécois ont, à maintes reprises, poussé la note en choeur, que ce soit sur les « yep, yep, yep » de Je me sens bien auprès de toi ou plus loin dans une version festive et rassembleuse de Tout le monde veut aller au ciel mais personne ne veut mourir.
À FLEUR DE PEAU
Toute octogénaire qu’elle soit, Petula Clark a démontré son étonnante capacité d’atteindre des notes hautes et de livrer des interprétations à fleur de peau. La nuit n’en finit plus, en particulier, était d’une frémissante beauté, uniquement surclassée par Pour être aimée de toi, que Mme Clark a offerte en s’accompagnant au piano. Dans la foule, personne n’osait faire le moindre bruit.
Puis, quand elle faisait prendre une pause à nos sentiments, la vénérable chanteuse faisait sa drôle en nous racontant, avec son humour typiquement anglais, des anecdotes avec ses amis: Serge (Gainsbourg), qui a renversé sa bière sur son piano, Charles (Aznavour), qui lui parlait de son huile d’olive, et Charlie (Chaplin), qui dansait dans son salon.
Comblé, le public a réservé ses ovations pour les deux pièces de résistance du concert, la vibrante La chanson d’evita et l’incontournable Downtown.
Souhaitons maintenant que l’intemporelle Petula n’attendra plus jamais 50 ans avant de revenir à Québec.