Le poulet St-hubert livré par Uber
Des livreurs de la chaîne de rôtisseries se disent inquiets pour leur emploi
La chaîne de rôtisseries St-hubert teste actuellement le service de livraison Uber Eats dans certains de ses restaurants de la région de Montréal. Un projet pilote qui dérange alors que ses propres livreurs craignent pour leur emploi.
Depuis quelques semaines, les menus de six restaurants St-hubert sont disponibles sur l’application Uber Eats dans la région de Montréal (Laval, Montréal et Rive-sud).
« On fait des tests. C’est un pilote. Nos collègues de Cara utilisent les services d’uber Eats ailleurs au pays. On a trouvé l’idée intéressante. On a voulu le tester au Québec », a indiqué hier au Journal la porte-parole de St-hubert, Josée Vaillancourt.
Selon la direction de St-hubert, l’idée de recourir à l’application Uber Eats n’au- rait pas pour but d’éliminer ses services actuels de livraison (et ses livreurs) dans ses restaurants.
« Au contraire, l’utilisation d’uber Eats nous amène une clientèle différente, des touristes notamment, qui ne commanderait pas en temps normal chez nous », a fait valoir Mme Vaillancourt.
St-hubert soutient que le volume de transactions effectuées par l’entremise d’uber Eats lui permet déjà de constater une hausse des revenus dans ses restaurants. « Ce sont des ventes supplémentaires dans notre réseau », a précisé la porte-parole de St-hubert.
Contrairement au service de livraison de St-hubert qui demeure gratuit, celui d’uber Eats entraîne des frais de 4,99 $ plus taxes.
DES PERTES DE REVENUS
Des livreurs de St-hubert qui ont contacté Le Journal nous ont fait savoir qu’ils craignaient de voir le service Uber Eats s’étendre à plusieurs restaurants de la chaîne au cours des prochains mois.
« On est inquiet. On ne sait pas trop où la direction de St-hubert s’en va avec ce projet. C’est très flou », a indiqué un livreur requérant l’anonymat.
Un autre employé de St-hubert a dit avoir constaté « une perte de revenus » alors qu’il a dit toucher « moins de pourboires » lors de ses dernières journées de travail.
CLIENTÈLE DIFFÉRENTE
Franchisé de 13 restaurants dans la région de Québec, Pierre Martin du Groupe Martin ne croit pas que le service Uber Eats pourra remplacer un jour ses livreurs dans ses établissements.
« On va voir les résultats des tests avec Montréal. On le sait, Uber Eats rejoint une clientèle différente. Mais ce n’est vraiment pas pour remplacer nos livreurs. Ils sont très importants pour nous », a-t-il expliqué hier.