Postes Canada a déjà fermé la porte aux comptoirs bancaires
Le Mouvement Desjardins a proposé sans succès cette solution il y a cinq ans
Le Parti québécois propose que Desjardins s’entende avec les comptoirs de Postes Canada pour offrir des services financiers, une solution que la société d’état a déjà rejetée par le passé.
En effet, il y a cinq ans, Desjardins a approché Postes Canada pour lui proposer un tel partenariat, mais la société d’état avait écarté cette avenue.
PAS DANS LES PRIORITÉS
« En 2012, on savait qu’il y avait des transformations qui devaient arriver. […] On est allés voir des joueurs, certains nous ont dit oui, mais Postes Canada nous a dit : “Ce n’est pas dans nos priorités” », a indiqué Guy Cormier, président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, en commission parlementaire, hier.
Desjardins n’a d’ailleurs pas l’intention de relancer Postes Canada. Mais si la société d’état changeait d’opinion, M. Cormier serait prêt à écouter sa proposition.
« Avec l’offre de services qu’on a en ce moment, on va attendre que les autres viennent nous voir [pour nous proposer des solutions] », dit M. Cormier.
Le Mouvement Desjardins est sous le feu des critiques depuis qu’il a annoncé la fermeture de plusieurs guichets et comptoirs en région.
Pour sa part, l’association des banquiers canadiens n’est pas intéressée par la mise sur pied d’un partenariat avec Postes Canada, puisqu’un groupe de travail fédéral a déjà statué qu’il ne s’agissait « pas d’une solution viable », a dit son président pour le Québec, Éric Prud’homme.
UNE PRÉSENCE EN RÉGION
Pour sa part, le premier ministre Philippe Couillard a rappelé l’importance qu’a Desjardins pour le développement des régions, tout en se défendant de lui imposer des décisions commerciales.
« S’il y a une entreprise financière qui normalement devrait être vraiment en contact avec les gens des milieux ruraux et régionaux, c’est Desjardins », a indiqué M. Couillard. « On n’a pas à faire le travail des entreprises privées. Elles ont les ressources pour faire ça », a-t-il toutefois ajouté.
M. Couillard n’a cependant pas proposé de solutions concrètes qui pourraient à la fois assurer une présence de Desjardins en région et permettre à l’institution de rester compétitive.