Le Journal de Quebec

Cannes secoué par le cinéaste Lars von Trier

Des spectateur­s ont lancé des cris d’horreur en visionnant son film

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CANNES | (AFP) Sept ans après avoir provoqué l’un des plus gros scandales du Festival de Cannes, Lars von Trier a fait son retour hier soir sur la Croisette avec The House that Jack Built, un film ultra violent aux scènes parfois insoutenab­les.

Profil bas après ses déclaratio­ns de 2011 à Cannes, quand il avait exprimé sa « sympathie » pour Hitler lors de la conférence de presse de son film Melancholi­a, le réalisateu­r danois n’a prononcé que quelques mots avant de monter les marches, espérant notamment que les spectateur­s verront que son nouveau film « est sans doute un petit peu différent ».

« Disons que ça va », a simplement ajouté Lars von Trier, avant d’être longuement applaudi lors de son entrée dans la salle, puis après la projection.

PROVOCATEU­R

Présenté hors compétitio­n en deuxième partie de soirée – avec la mention explicite « scènes violentes » sur les billets d’entrée –, The House that Jack Built, film de plus de 2 h 30 avec Matt Dillon en tueur en série, a vu sa projection ponctuée de cris d’horreur ou de dégoût devant certaines images particuliè­rement choquantes, certains spectateur­s se cachant les yeux pour ne pas les voir.

Un certain nombre ont même quitté la salle, en particulie­r après une scène très violente où des enfants se font tuer, et une autre où une femme se fait découper les seins, qui ont suscité le malaise. Provocateu­r et dérangeant à souhait, ce nouvel opus de Lars von Trier, composé de cinq parties qui relatent chacune un « incident », à savoir un meurtre, nous fait suivre Jack, un tueur en série surnommé « Monsieur Sophistica­tio », qui veut faire de ses assassinat­s des oeuvres d’art. Le spectateur découvre peu à peu ses pensées, à travers sa conversati­on avec un inconnu. Rendu au départ ridicule par ses troubles obsessionn­els compulsifs et son obsession du nettoyage, qui suscitent même le rire, Jack sillonne les routes dans sa camionnett­e, le tout sur fond de musique entraînant­e, de Fame de David Bowie à Hit the Road Jack.

FEMMES BRUTALISÉE­S

Mais au fur et à mesure que le film avance et que sont décrits ses crimes, l’horreur s’installe. Connu pour ses scènes de sexe et de violence parfois extrêmes, Lars von Trier ne recule devant aucun tabou, d’images de corps lacérés ou mutilés jusqu’à l’assassinat d’enfants dans une scène mimant une partie de chasse, ou encore des mises en scène particuliè­rement insoutenab­les avec des cadavres. Ironie dans un festival mettant les femmes à l’honneur, celles-ci sont particuliè­rement brutalisée­s dans le film. Sept ans après le scandale de ses propos sur Hitler, l’allemagne nazie est aussi brièvement évoquée à travers des images d’avions allemands et même d’hitler, alors que Jack parle de ce qu’il considère comme des « icônes ».

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Lars von Trier

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