Une ancienne élève raconte son « calvaire »
L’accusé Claude Guillot était directeur de l’école
Les élèves qui fréquentaient l’école La Bonne Semence dans les années 80 devaient marcher droit parce qu’un seul faux pas entraînait des points d’inaptitude qui s’accumulaient à la vitesse de l’éclair et qui pouvaient conduire à des punitions physiques importantes.
Andréanne (prénom fictif) a fréquenté l’école de Victoriaville alors que Claude Guillot, accusé d’avoir posé des gestes de violence envers six présumées victimes, agissait à titre de directeur.
Encore aujourd’hui, la femme qualifie son passage à l’école de véritable « calvaire », où Guillot agissait « en maître absolu », rappelant continuellement aux petits que « la folie était attachée au coeur de l’enfant et que seule la verge de la correction pouvait le ramener sur le droit chemin ».
PUNITIONS MULTIPLES
Avant la correction à la palette de bois, une panoplie de punitions s’offraient à la direction, comme les avertissements verbaux, les privations de sortie, les retenues, les retraits sur chaise pour des périodes variant de quinze à soixante minutes, les retraits dans une pièce sans fenêtre pendant des après-midi complets et les pertes de privilèges.
« Si je ne tenais pas la rampe, j’avais un point de démérite. Si je n’étais pas droite, un point. Si je tournais la tête à plus de 45 degrés, un point. Si je parlais à quelqu’un, un point. Si j’obstinais, trois points. Donc, ça s’accumulait vite », a dit Andréanne, qui n’a jamais reçu de correction physique de la part de Guillot.
CHÂTIMENTS CORPORELS
Cependant, elle a vu des bleus et des ecchymoses sur les fesses de certains enfants.
« Et quand les enfants de l’école ayant reçu la correction sortaient de la pièce, ils avaient les yeux rouges, du mal à s’asseoir, et parfois on leur donnait un coussin », a-t-elle ajouté.
Les corrections physiques étaient parfois données avec tellement de « violence et de force » qu’andré Pinard, un ancien superviseur de l’école, a fondu en larmes en se remémorant les punitions.
« C’était la douleur, la souffrance… Ça se passait toujours au sous-sol, dans les classes… avec une personne qui agissait à titre de témoin », a dit l’homme en éclatant en sanglots.