Nominations de libéraux au compte-gouttes
Le gouvernement Couillard saupoudre les nominations de bons soldats dans l’espoir de ne pas éveiller les soupçons de fin de régime.
Les libéraux ont veillé dans les derniers mois à planquer peu de personnel politique dans la haute fonction publique pour ne pas avoir l’air d’un gouvernement qui se prépare à perdre le pouvoir.
François Émond, qui a dirigé plusieurs cabinets sous le gouvernement libéral, a été nommé à la Régie de l’énergie en février dernier. Depuis, la directive a été envoyée de mettre la pédale douce sur les nominations d’employés politiques.
Des nominations de fidèles à des postes clés ont néanmoins attiré l’attention dans les dernières semaines.
Issue du sérail libéral, Isabelle Migneault vient d’être nommée sous-ministre adjointe au ministère des Relations internationales et de la Francophonie. Celle qui a gravi les échelons dans les cabinets politiques sous Jean Charest, avant d’occuper le poste de directrice de cabinet du ministre Martin Coiteux, avait accédé en 2016 à la haute fonction publique.
En poste au Conseil exécutif, l’équivalent du ministère du premier ministre, M me Migneault devait terminer son mandat seulement en juillet 2019. Le gouvernement libéral lui a offert un nouveau poste qui lui donne plus de chances de continuer d’oeuvrer chez les mandarins de l’état si jamais le pouvoir change de mains, puisqu’une rupture de contrat implique une prime de plusieurs mois de salaire.
Haut fonctionnaire d’expérience, Denis Marsolais a été appelé en renfort par Philippe Couillard l’an dernier, au plus fort de la crise des délais dans le système de justice.
Relevant directement du bureau du premier ministre, il a pris les commandes de la stratégie gouvernementale visant à éviter l’avortement de centaines de procès en raison de l’arrêt Jordan, ce qui a fait dire à plusieurs observateurs que la ministre Stéphanie Vallée avait été mise en tutelle de l’exécutif.
CURATEUR PUBLIC
Denis Marsolais vient d’être nommé curateur public par le gouvernement libéral, un poste qu’il pourra occuper jusqu’en 2023.
Ancienne ministre libérale sous la gouverne de Jean Charest, Françoise Gauthier a vu récemment son mandat à la présidence de la Commission québécoise des libérations conditionnelles être renouvelé.
La nomination initiale de Mme Gauthier avait été sévèrement critiquée par la CAQ, qui estimait qu’elle n’était pas suffisamment qualifiée. L’ex-députée libérale de Jonquière a également fait les manchettes en raison de ses frais de dépenses. L’opposition avait dénoncé le fait que Françoise Gauthier touche 1200 $ par mois pour un appartement de fonction à Montréal, alors que les bureaux de l’organisme qu’elle préside se trouvent à Québec.